"Ne craignez pas ! Notre Père est patient, il nous aime, il nous donne Jésus pour nous guider sur le chemin vers la terre promise. Il est la miséricorde, notre Père pardonne toujours. Il est la lumière qui resplendit dans les ténèbres. Il est notre paix", annonce le pape François dans son homélie pour la nuit de Noël, en la basilique Saint-Pierre de Rome. Une messe de la nuit qui a commencé à 21 h 30, précédée par la chant de la Calende de Noël qui replace l'événement d ela naissance du Christ dans l'histoire des peuples. On trouve le texte latin dans le livret de la célébration.
Le pape a notamment commenté le pophète Isaïe qui annonce: « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ».
Les cloches de Saint-Pierre ont sonné à toute volée au moment où le pape François a entonné le Gloria, le chant des anges à Bethéem, la nuit de la naissance de Jésus: l'Eglise ne le chante plus le dimanche pendant l'Avent pour mieux le rechanter pendant la messe de la nuit de Noël.
Le pape a présidé cette messe qui était sa première messe del anuit de NOël en tant que pape, entouré d’une trentaine de cardinaux, d’une quarantaine d’évêques et de quelque deux-cent-cinquante prêtres.
Après la procession d’entrée, le pape a placé la statue de l’Enfant Jésus dans une mangeoire en forme de trône. Il a repris lui-même l’Enfant à la fin de la célébration pour le déposer dans la crèche de la basilique vaticane, accompagné de dix enfants représentant les cinq continents : deux Italiens, deux Philippins, deux Congolais, deux Libanais et deux Argentins.
A la fin de la lecture de l'Evangile, le diacre est allé placer l'Evangéliaire sur le trône, pour signifier que la Parole s'est faite chair dans l'Enfant de la crèche.
Les intentions de la prière universelle ont été lues, pour l’Eglise en araméen, pour le clergé en français, pour les persécutés en raison de leur foi en chinois, pour les pauvres, les malades et les exclus, en italien et pour les défunts, en polonais.
Homélie du pape François pour la nuit de Noël1. « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière » (Is 9,1).
Cette prophétie d’Isaïe ne finit jamais de nous émouvoir, spécialement quand nous l’écoutons dans la liturgie de la nuit de Noël. Et ce n’est pas seulement un fait émotif, sentimental ; elle nous émeut parce qu’elle dit la réalité de ce que nous sommes : nous sommes un peuple en chemin, et autour de nous – et aussi en nous – il y a ténèbres et lumière. Et en cette nuit, tandis que l’esprit des ténèbres enveloppe le monde, se renouvelle l’évènement qui nous émerveille toujours et nous surprend : le peuple en chemin voit une grande lumière. Une lumière qui nous fait réfléchir sur ce mystère : mystère du marcher et du voir.
Marcher. Ce verbe nous fait penser au cours de l’histoire, à ce long chemin qu’est l’histoire du salut, à commencer par Abraham, notre père dans la foi, que le Seigneur appela un jour à partir, à sortir de son pays pour aller vers la terre qu’il lui indiquerait. Depuis lors, notre identité de croyants est celle de personnes en marche vers la terre promise. Cette histoire est toujours accompagnée par le Seigneur ! Il est toujours fidèle à son alliance et à ses promesses. Parce qu'il est fidèle, « Dieu est lumière, en lui point de ténèbres » (1 Jn 1, 5).
De la part du peuple, au contraire, alternent des moments de lumière et de ténèbres, de fidélité et d’infidélité, d’obéissance et de rébellion; moments de peuple pèlerin et moments de peuple errant. Dans notre histoire personnelle aussi, alternent des moments lumineux et obscurs, lumières et ombres. Si nous aimons Dieu et nos frères, nous marchons dans la lumière, mais si notre cœur se ferme, si l’orgueil, le mensonge, la recherche de notre intérêt propre dominent en nous, alors les ténèbres descendent en nous et autour de nous. « Celui qui a de la haine contre son frère – écrit Jean – est dans les ténèbres : il marche dans les ténèbres, sans savoir où il va, parce que les ténèbres l’ont rendu aveugle » (1 Jn 2, 11). Peuple en marche, mais peuple de pèlerins, qui ne veut pas être un peuple errant.
2. En cette nuit, comme un faisceau de lumière d’une grande clarté, résonne l’annonce de l’Apôtre:« La grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes » (Tt 2, 11).
La grâce qui est apparue dans le monde c’est Jésus, né de la Vierge Marie, vrai homme et vrai Dieu. Il est venu dans notre histoire, il a partagé notre chemin. Il est venu pour nous libérer des ténèbres et nous donner la lumière. En Lui est apparue la grâce, la miséricorde, la tendresse du Père : Jésus est l’Amour qui s’est fait chair. Il n’est pas seulement un maître de sagesse, il n’est pas un idéal vers lequel nous tendons et dont nous savons que nous sommes inexorablement éloignés, il est le sens de la vie et de l’histoire, qui a placé sa tente au milieu de nous.
3. Les bergers ont été les premiers à voir cette “tente”, à recevoir l’annonce de la naissance de Jésus. Ils ont été les premiers parce qu’ils étaient parmi les derniers, les marginaux. Et ils ont été les premiers parce qu’ils veillaient dans la nuit, gardant leurs troupeaux. C'est la loi du pèlerin que de veiller, et ils veillaient. Avec eux, arrêtons-nous devant l’Enfant, arrêtons-nous en silence. Avec eux remercions le Seigneur de nous avoir donné Jésus, et avec eux laissons monter du plus profond de notre cœur la louange de sa fidélité : "Nous te bénissons, Seigneur Dieu Très-Haut, qui t’es abaissé pour nous. Tu es immense, et tu t’es fait petit ; tu es riche, et tu t’es fait pauvre ; tu es le tout-puissant, et tu t’es fait faible."
En cette Nuit, partageons a joie de l’Évangile: Dieu nous aime, il nous aime tant qu’il adonné son Fils comme notre frère, comme lumière dans nos ténèbres. Le Seigneur nous répète :« Ne craignez pas » (Lc 2, 10). Comme les anges l'ont dit aux bergers: "Ne craignez pas!" Et moi aussi je vous répète : "Ne craignez pas !" Notre Père est patient, il nous aime, il nous donne Jésus pour nous guider sur le chemin vers la terre promise. Il est la miséricorde, notre Père pardonne toujours. Il est la lumière qui resplendit dans les ténèbres. Il est notre paix. Amen.