Le « légalisme » et le « cléricalisme » étouffent l'esprit de prophétie du baptisé, a mis en garde le pape François lors de la messe à la Maison Sainte Marthe, hier, 16 décembre 2013.
Le prophète est celui qui porte en lui « trois temps : le passé, le présent et le futur », a-t-il expliqué. Ces temps se traduisent ainsi dans ses actions : « promesse du passé ; contemplation du présent ; courage pour indiquer le chemin vers le futur ».
Le prophète porte « le passé » car « il a dans son cœur la promesse de Dieu, elle est présente en lui, il s’en souvient, il la répète ». Il « regarde le présent, il regarde son peuple » et en même temps, il donne « une parole pour aider le peuple à se lever, à continuer son chemin vers le futur ».
Dans les moments d'épreuve « l’intervention du prophète est nécessaire ». Mais il « n’est pas toujours compris, il est souvent rejeté » alors même qu'il dit « la vérité », qu'il « rappelle la promesse ».
« Quand la prophétie fait défaut au sein du peuple de Dieu, il manque quelque chose : il manque la vie du Seigneur ». Et c’est « le légalisme » ou le « cléricalisme » qui prend la place, comme dans l’Évangile, où « les prêtres sont allés chez Jésus pour réclamer le document de la légalité : 'De quel droit fais-tu ces choses ? Nous sommes les maîtres du Temple !' » (Mt 21,23-27).
Ces prêtres « ne comprenaient pas les prophéties. Ils ne savaient pas lire les signes du moment, ils n’avaient ni yeux pénétrants, ni oreilles pour la Parole de Dieu : ils n’avaient que l’autorité ! »
Or, quand règne le légalisme, il n'y a plus de place pour « la fécondité du peuple, la fécondité qui vient de la force de Dieu ».
Rappelant que « tous les baptisés sont prophètes », le pape a conclu par une prière : « Seigneur, que nous n’oublions pas ta promesse. Que nous ayons la force d’aller de l’avant. Que nous ne nous enfermions pas dans les légalités qui ferment les portes. Seigneur, libère ton peuple de l’esprit du cléricalisme et aide-le par l’esprit de prophétie ».