La diplomatie vaticane poursuit son action en vue du dialogue et de la paix en Syrie, comme le manifeste l’accueil d’une délégation du gouvernement syrien, ce samedi 28 décembre, au Vatican.
Le Secrétaire d’Etat du Saint-Siège, Mgr Pietro Parolin, et le Secrétaire pour les Rapports avec les Etats, Mgr Dominique Mamberti, ont reçu ce matin cette délégation, annonce le porte-parole du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi SJ.
« La délégation a apporté un message du président Assad pour le Saint-Père et elle a exposé la position du gouvernement syrien », indique la même source.
La délégation était composée de M. Joseph Sweid, ministre d’Etat – il est chrétien, grec-orthodoxe -, de M. Hussam Eddin Aala, vice-ministre directeur pour l’Europe auprès du ministère syrien des Affaires étrangères, ancien ambassadeur près le Saint-Siège : il avait présenté ses lettres de créance le 9 juin 2011 à Benoît XVI qui déjà plaidait pour la paix et la fraternité dans le pays.
La paix en Syrie a été au cœur du message de Noël du pape François, mercredi, 25 décembre : le pape a demandé le cessez-le-feu et la possibilité d’acheminer de l’aide humanitaire à la population.
Depuis la loggia centrale de la basilique Saint-Pierre, le pape a lancé cet appel à la paix pour la Syrie et monde entier: « Les guerres brisent et blessent tant de vies ! Le conflit en Syrie en a trop brisé ces derniers temps, fomentant haine et vengeance. Continuons à prier le Seigneur, pour qu’il épargne au bien-aimé peuple syrien de nouvelles souffrances et que les parties en conflit mettent fin à toute violence et garantissent l’accès aux aides humanitaires. Nous avons vu combien la prière est puissante ! Et je suis heureux qu’aujourd’hui des croyants de diverses confessions religieuses s’unissent aussi à notre supplication pour la paix en Syrie. Ne perdons jamais le courage de la prière ! Et j’invite aussi les non-croyants à désirer la paix, avec un désir qui dilate le coeur. Tous unis, soit par la prière, soit par le désir, mais tous pour la paix. Le courage de dire : Seigneur, donne ta paix à la Syrie et au monde entier. »
Par cette affirmation de la puissance de la prière, le pape faisait probablement allusion à la journée de jeûne et de prière dont il a eu l’initiative, le 7 septembre dernier, devant le risque d’une intervention militaire des Etats-Unis et de la France dans le conflit.
Le pape avait interpellé les consciences et achevé ainsi son allocution : « Je voudrais demander au Seigneur, ce soir, que nous, chrétiens, frères des autres Religions, chaque homme et chaque femme de bonne volonté crie avec force : la violence et la guerre ne sont jamais la voie de la paix ! Que chacun s’applique à regarder au fond de sa conscience et écoute cette parole qu’elle dit : sors de tes intérêts qui atrophient le cœur, dépasse l’indifférence envers l’autre qui rend le cœur insensible, vaincs tes raisons de mort et ouvre-toi au dialogue, à la réconciliation : regarde la douleur de ton frère et n’ajoute pas une autre douleur, arrête ta main, reconstruis l’harmonie qui s’est brisée ; et cela non par le conflit, mais par la rencontre ! Que se taisent les armes ! La guerre marque toujours l’échec de la paix, elle est toujours une défaite pour l’humanité. (…) Pardon, dialogue, réconciliation sont les paroles de la paix : dans la bien-aimée Nation syrienne, au Moyen-Orient, partout dans le monde ! Prions pour la réconciliation et pour la paix, travaillons pour la réconciliation et pour la paix, et devenons tous, dans tous les milieux, des hommes et des femmes de réconciliation et de paix. »
Le Vatican montre qu’il ne relâche pas son travail dans cette direction indiquée par le pape François.