« La liberté de l’Esprit-Saint s’exprime par la prédication » même si les prédicateurs ont « des limites », a déclaré le pape François lors de la messe qu’il a célébrée ce 13 décembre 2013.
Le pape a commenté l’Evangile du jour (Mt 11,16-19), où Jésus compare la génération de son temps à des enfants toujours insatisfaits « qui ne savent pas jouer avec joie, qui refusent toujours l’invitation des autres : si on joue de la musique, ils ne dansent pas; si on chante un chant de deuil, ils ne pleurent pas … rien ne leur va ».
Ils « ne sont pas ouverts à la Parole de Dieu » : « leur refus n’est pas [un refus] du message, mais du messager », c’est-à-dire du « prédicateur ».
A l’époque, « ils préféraient se réfugier dans une religion élaborée : dans les préceptes moraux, comme ce groupe de pharisiens; dans le compromis politique, comme les saducéens ; dans la révolution sociale, comme les zélotes; dans la spiritualité gnostique, comme les esséniens ».
« Ils étaient avec leur système bien propre, bien rangé. Mais le prédicateur, non. Le peuple de Dieu a une certaine allergie pour les prédicateurs de la Parole: les prophètes, il les a persécutés, il les a tués ».
Aujourd’hui de même, certains n’acceptent pas « le prédicateur, la prédication. Ils préfèrent une vie en cage dans leurs préceptes, dans leurs compromis, dans leurs plans révolutionnaires ou dans leur spiritualité ».
« Ces chrétiens qui sont fermés, qui sont en cage, ces chrétiens tristes … ne sont pas libres. Pourquoi ? Parce qu’ils ont peur de la liberté de l’Esprit-Saint, qui vient par la prédication. »
« C’est le scandale de la prédication, dont parlait saint Paul : le scandale de la prédication qui finit par le scandale de la Croix. Cela scandalise que Dieu parle à travers des hommes avec des limites, des hommes pécheurs : cela scandalise ! Et cela scandalise encore plus que Dieu parle et sauve par l’intermédiaire d’un homme qui dit qu’il est le Fils de Dieu mais finit comme un criminel ».
« Ces chrétiens tristes ne croient pas en l’Esprit-Saint, ne croient pas dans cette liberté qui vient de la prédication, qui t’avertit, t’enseigne, te gifle, aussi; mais c’est la liberté qui fait grandir l’Eglise ».
« En voyant ces enfants qui ont peur de danser, de pleurer, peur de tout, qui demandent de la sécurité en tout, je pense à ces chrétiens tristes qui critiquent toujours les prédicateurs de la Vérité, car ils ont peur d’ouvrir la porte à l’Esprit-Saint ».
Pour conclure, le pape a invité à « ne pas devenir des chrétiens tristes, qui enlèvent à l’Esprit-Saint la liberté de venir par le scandale de la prédication ».