« La fraternité éteint la guerre », toutes les formes de guerres

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Lecture du Message pour la Journée mondiale de la paix

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« La fraternité éteint la guerre », toutes les formes de guerres, affirme le pape François dans son premier message pour la Journée mondiale de la paix, le 1er janvier 2014. Il n’hésite pas à s’engager en première personne en écrivant régulièrement « je ».

Car la fraternité, inscrite au frontispice des édifices français, n’est pas une nouveauté dans les thèmes du pape François. C’était son premier message, après l’Habemus Papam, au soir du 13 mars 2013,  place Saint-Pierre : « Prions pour le monde entier afin qu’advienne une grande fraternité ».

Dans ce message programmatique du 1erjanvier, le pape souligne que la fraternité – ancrée dans la paternité de Dieu – s’apprend d’abord en famille, puis il ouvre l’horizon à une fraternité universelle qui doit lier aussi les nations, saisir les domaines de l’économie et de l’environnement, comme de la politique, des partis politiques.

La fraternité est possible

Si le texte renferme des pépites, le message le plus fort est certainement cette affirmation à la fois réaliste (le pape dénonce toutes les formes les plus odieuses de refus de la fraternité) et à la fois vigoureuse que la fraternité est possible. Que c’est même un impératif moral. Qu’il en va de la survie de la planète. Qu’elle n’est pas étrangère à l’être humain mais au contraire qu’elle est inscrite au coeur de toute personne. C’est pour cela qu’elle est possible : l’humanité y aspire.

Et que l’humanité n’est pas abandonnée à elle-même et à ses démons, à ses tragédies. La paternité de Dieu, dit le pape, est une paternité « efficace » : « Il ne s’agit pas d’une paternité générique, indistincte et inefficace historiquement, mais bien de l’amour personnel, précis et extraordinairement concret de Dieu pour chaque homme. Il s’agit donc d’une paternité efficacement génératrice de fraternité ».

Le Christ est lui-même « l’Alliance » qui, par sa mort et sa résurrection, a rendu possible la réconciliation avec Dieu et avec le frère et cette fraternité nouvelle. Il en va donc spécialement de la responsabilité des chrétiens, de mettre en oeuvre cette Bonne nouvelle qu’ils ont accueillie.

C’est un exercice quotidien : « La fraternité a besoin d’être découverte, aimée, expérimentée, annoncée, et témoignée ».

Il concerne tout un chacun. On peut décider de changer de route, rien n’est jamais perdu, insiste le pape: « Il ne faut jamais désespérer de la possibilité de changer de vie. Je voudrais que ce message soit un message de confiance pour tous, aussi pour ceux qui ont commis des crimes atroces ».

Le service, âme de la fraternité

Une voie royale : le service mutuel. « Toute activité doit être contresignée d’une attitude de service des personnes, spécialement celles qui sont les plus lointaines et les plus inconnues. Le service est l’âme de cette fraternité qui construit la paix », affirme le pape.

Il en appelle spécialement aux « nantis », et invite chacun à adopter un style de vie sobre et à ne pas exploiter ni son frère ni la création, offerte par Dieu pour qu’elle soit bien gérée, pour tous.

Dans le sillage de l’enseignement de ses prédécesseurs souvent cités de Jean XXIII à Benoît XVI, et des prises de position du Saint-Siège à l’Onu, il demande de renoncer à la prolifération des armes, de prendre sérieusement la voie du désarmement, à commencer par le nucléaire et les armes chimiques. 

Voilà la route proposée à la liberté humaine. Le titre du message du pape exprime ce cheminement de la liberté à partir de ce qui est déjà inscrit en elle: la fraternité est à la fois « fondement » et « route » de la paix.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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