Sur le chemin de l’Avent, la ville de Lyon s’est illuminée pendant quatre jours : les Lyonnais ont célébré la 15ème édition de la Fête des Lumières du 6 au 9 décembre 2013. A l’origine de cette fête traditionnelle, l’histoire de la foi d’un peuple.
Depuis le Moyen-Age, la colline de Fourvière est en effet un haut-lieu de dévotion mariale, en particulier au moment du 8 septembre, Nativité de la Vierge : les Lyonnais y faisaient mémoire du secours de la Vierge lors de calamités, entre autres la peste.
Mais en 1852, la fête dut être reportée : une statue de la Vierge Marie en bronze doré, au sommet de la vieille chapelle de Fourvière devait être inaugurée le 8 septembre, mais une inondation dans l’atelier du fondeur retarda la cérémonie au 8 décembre, l’Immaculée Conception.
Plus encore, ce jour-là, des feux d’artifice étaient prévus mais une pluie torrentielle s’abattit sur la ville. A la tombée de la nuit, le ciel s’éclaircit et la pluie s’arrêta. Spontanément, les Lyonnais éclairèrent leurs fenêtres, les marchands illuminèrent leur commerce. De même les toits de la chapelle de Fourvière et la statue de la Vierge furent illuminés. Sans s’être donné le mot, la population de quelque 300.000 personnes descendit dans la rue, en chantant des cantiques, et en acclamant « Vive Marie ! ».
La fête du 8 décembre était née : chaque année, les Lyonnais illuminent leur ville pour la fête de l’Immaculée Conception. Les particuliers, les commerçants, les places publiques, tout s’est éclairé pendant quatre jours à nouveau cette année.
Pour rappeler le sens profond de cette fête, le diocèse de Lyon a encouragé les croyants à partir en mission à la rencontre des centaines de milliers de visiteurs venus du monde entier pour l’occasion, et de proposer de nombreuses initiatives dans ses églises.
Sous l’impulsion voulue par le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, les paroissiens se sont relayés dans les églises, proposant un accueil, une boisson chaude à l’entrée, diverses animations.
Le « 8 des jeunes » a rassemblé la jeunesse du diocèse pour des missions, culminant par la procession aux flambeaux avec le cardinal Barbarin au départ de la cathédrale Saint-Jean, suivie d’une messe à la basilique de Fourvière, comble.
Dans son homélie, le cardinal a évoqué l’exhortation apostolique du pape François, « La Joie de l’Evangile », dont des exemplaires ont été distribués dans les rues.
« Je ne sais pas si, quand vous ouvrez votre Evangile, vous voyez la Parole de Dieu sauter comme une joie qui vous renouvelle… c’est le Christ qui est capable de renouveler en nous, dans notre Eglise, dans notre famille ou dans notre monde, tout ce qu’on a un peu du mal à faire bouger ou à convertir », a souligné le cardinal.
Il a invité les baptisés à réfléchir à la place du Christ dans leur vie : « Et moi, quel est mon rapport à Jésus ? Qu’est-ce qu’il va faire en moi ? Qu’est-ce qu’il va faire par moi ? ». Le cardinal a encouragé à dire au dessein de Dieu: « Seigneur, c’est oui d’avance ! »
A Saint-Nizier, l’une des paroisses du centre-ville, les jeunes sont allés au-devant des touristes, racontant l’histoire du 8 décembre, témoignant de leur foi par des initiatives concrètes: des bougies à porter dans une crèche, des intentions de prière à écrire…
Les jeunes musiciens de la paroisse ont proposé une veillée de prière, ponctuée de chants : « c’était un temps de grâce immense », confie Carole, pianiste. « Des personnes venaient, regardaient, prenaient des photos, écoutaient attentivement, restaient un long moment… certains étaient émus aux larmes. »