Bruxelles, le 6 décembre 2013
Madame le Député,
Monsieur le Député,
Mardi 10 décembre vous-même et vos collègues serez amenés à vous prononcer sur le projet de résolution présenté par Mme Edite Estrela (S&D) sur la santé et les droits reproductifs et sexuels. En tant que Président de la Fédération des Associations familiales catholiques en Europe et en France, en tant que mari et père de famille je souhaite vous exprimer mon indignation devant ce texte.
Le projet de résolution porte profondément atteinte au principe de subsidiarité et cela à deux niveaux.
Tout d’abord, tout observateur de la procédure parlementaire concernant ce texte peut constater que les règles de base de la démocratie sont bafouées : après le renvoi voté par la plénière le 22 octobre dernier le texte a été passé en force par le Président de la Commission des Droits de la femme, n’autorisant ni débat ni dépôt d’amendement. Les institutions européennes ne bénéficient pas d’une grande popularité parmi les citoyens des Etats membres et ce constat ne peut qu’être renforcé par le comportement de ceux qui ont été élus démocratiquement pour les représenter. Ce sont les intérêts de groupes de lobbying, dont la Fédération internationale du Planning familial, qui ont motivé ces manquements et non l’intérêt premier des peuples de notre continent.
En second lieu, le texte présenté mardi prochain préconise une intervention directe dans trois domaines qui ne relèvent nullement de la compétence de l’UE mais de celle des Etats-membres et des citoyens eux-mêmes:
Les droits des parents, premier et principaux éducateurs de leurs enfants, sont bafoués au sujet de l’éducation sexuelle. En effet, le rapport considère les parents comment des « protagonistes » parmi d’autres…
Un « droit à l’avortement » est promu par ce texte alors même qu’il n’y a ni compétence européenne, ni une compréhension commune entre les Etats membres sur ce sujet délicat.
Le droit à l’objection de conscience pour le personnel médical est mis à mal ; il constitue pourtant une garantie indispensable quand les évolutions technologiques permettant à la médecine de s’aventurer toujours plus loin, rendent possibles des dérapages à l’égard de la dignité de la personne.
Ce texte n’est pas digne de l’Union européenne, il n’est pas digne de ses citoyens. Je vous invite à considérer de voter en faveur de l’amendement 2 qui permet de donner toute sa place à la subsidiarité, et de rejeter la résolution si cet amendement n’était pas adopté.
A l’approche des élections nous pouvons vous assurer que les familles sont particulièrement attentives à vos agissements en tant qu’élus et ne manqueront pas d’en tenir compte au moment de se rendre aux urnes.
Afin d’illustrer mes propos je vous prie de trouver ci-après 10 arguments en faveur du principe de subsidiarité, les droits des parents et la dignité humaine.
Antoine Renard
Président
Fondée en 1997, la FAFCE représente des associations familiales de 15 pays européens et a un status participatif auprès du Conseil de l’Europe