Au lendemain de la présentation, par le pape François, de la « Misericordina », à l’angélus, le 17 novembre, Hélène Dumont revient, pour les lecteurs de Zenit , sur le « mode d’emploi » de ce remède recommandé depuis la place Saint-Pierre.
Hélène Dumont, mariée, mère de quatre enfants, a suivi l’institut missionnaire de l’école cathédrale à Paris en 1996-1997. Elle est missionnée par son évêque pour donner des enseignements sur la miséricorde à partir du message de Jésus miséricordieux à sainte Faustine et de la Parole de Dieu au cours de veillées et de retraites en présence des reliques de sainte Faustine, dans des paroisses, des communautés et des congrégations, en France et à l’étranger, depuis plus de 12 ans.
Dans cet apostolat, elle a été amenée à lancer le mouvement des Serviteurs de la Miséricorde en juin 2008, avec la bénédiction de son évêque.
Elle est l’auteur de plusieurs ouvrages sur la miséricorde et sur l’enseignement de Jésus à sainte Faustine, et elle vient de lancer une chaîne de prière pour les personnes en fin de vie.
Zenit – Le pape vient d’encourager le « chapelet de la miséricorde », qu’il a distribué sous la forme d’un remède, la « Misericordina »: une confection qui contient un chapelet normal, une image de Jésus miséricordieux et un mode d’emploi. On sait que le chapelet habituel comporte cinq fois un grain plus gros sur lequel on prie un Notre Père, suivi de dix plus petits sur lesquels on dit dix Ave Maria en méditant si on peut les scènes de la vie de Jésus, et que cela prend quinze ou vingt minutes: en quoi cela consiste ce « chapelet de la miséricorde », et… combien de temps cela prend-il ?
Hélène Dumont – En 1935, alors que sainte Faustine intercède avec force pour le monde, le Christ suscite en son cœur une nouvelle prière : le chapelet de la miséricorde pour lequel il promet de nombreuses grâces. Il lui enseigne à le prier (sur un chapelet normal, ndlr) : « D’abord tu diras un Notre Père, un Je vous salue Marie et le Je crois en Dieu, puis sur les grains du Notre Père, tu vas dire les mots suivants : « Père éternel, je t’offre le Corps et le Sang, l’Âme et la Divinité de ton Fils bien-aimé, notre Seigneur Jésus Christ, en réparation de nos péchés et de ceux du monde entier » ; sur les grains du Je vous salue Marie, tu diras les mots suivants : « Par sa douloureuse passion, sois miséricordieux pour nous et pour le monde entier ». A la fin, tu réciteras trois fois ces paroles : « Dieu saint, Dieu fort, Dieu éternel, prends pitié de nous et du monde entier » (Petit Journal, 476). Prière courte ! Sept minutes suffisent pour la dire… mais prière toute puissante ! En effet, elle nous renvoie au sacrifice du Christ que nous offrons à chaque Eucharistie où nous invoquons l’amour que Dieu a pour son Fils et par lui pour tous les hommes. Ainsi, par cette prière, nous intercédons puissamment pour le monde et sa conversion.
Quelles sont les grâces promises à la prière de ce chapelet ?
Jésus a recommandé à de nombreuses reprises à sainte Faustine de prier ce chapelet ou de le faire prier et a annoncé : « Par la récitation de ce chapelet, tu rapproches de moi l’humanité » (PJ 929). « Par ce chapelet, tu obtiendras tout, si ce que tu demandes est conforme à ma volonté » (PJ 1731). « O ! quelles grandes grâces j’accorderai aux âmes qui diront ce chapelet, les entrailles de ma miséricorde sont émues pour ceux qui disent ce chapelet » (PJ 848). Ou encore : « Ma fille, incite les âmes à dire ce chapelet que je t’ai donné. Il me plaît de leur accorder tout ce qu’elles me demanderont en disant ce chapelet. Lorsque les pécheurs endurcis le réciteront, j’emplirai leur âme de paix et l’heure de leur mort sera heureuse » (PJ 1541). Elle-même constate les fruits de cette prière : « Je dois ajouter que ce petit chapelet est efficace pour la conversion des âmes. Si vous connaissez une âme qui résiste à la grâce divine, tâchez de la persuader de dire ce petit chapelet et priez vous-même pour elle, alors la grâce divine vaincra ! » Enfin, il lui demande de prier ce chapelet auprès des agonisants. Par bilocation, notre religieuse se retrouve, à plusieurs reprises, au chevet de personnes à l’agonie affligées de combats terribles et là, elle voit encore la puissance de cette prière.
Vous venez de lancer une initiative pour les personnes en fin de vie avec ce chapelet, pourquoi et comment ?
Au sein du mouvement des Serviteurs de la Miséricorde, nous sommes particulièrement attachés à vivre les enseignements de Jésus à sainte Faustine. Les différents aspects du culte de la Miséricorde font donc partie intégrante de notre spiritualité, comme par exemple, l’Heure de la miséricorde, la fête de la miséricorde, le tableau de Jésus miséricordieux que nous « intronisons » dans nos maisons et le chapelet de la miséricorde que nous récitons au moins une fois par jour. Nous voyons chacun les fruits de cette puissante prière dans nos vies et dans la vie de ceux pour lesquels nous intercédons.
Or, Jésus a demandé également et explicitement à sainte Faustine, de prier pour les agonisants : « A l’heure de la mort, je défends comme ma propre gloire chaque âme qui récite ce chapelet elle-même, ou bien, si d’autres le récitent près de l’agonisant, l’indulgence est la même. Quand on récite ce chapelet auprès de l’agonisant, la colère divine s’apaise, la miséricorde s’empare de son âme » (PJ 811). Et encore : « Si l’on récite ce chapelet de la miséricorde pour un agonisant, je me tiendrai entre le Père et l’âme agonisante non pas en tant que Juge juste mais comme Sauveur Miséricordieux » (PJ 1541). Donc, dans notre grâce de Serviteurs de la Miséricorde, nous avons cherché à répondre à cette demande du Christ.
C’est ainsi que la chaîne de prière pour les personnes en fin de vie est née officiellement le 23 septembre dernier ! Annick, membre des Serviteurs de la Miséricorde a accepté de coordonner ce service. Elle est en possession d’un téléphone portable avec un numéro spécifique : 07.81.56.41.68. De nombreux serviteurs de la Miséricorde ont intégré ce service en s’engageant à prier un chapelet de la miséricorde nominativement, à chaque fois qu’il reçoive par sms, le prénom d’une personne à l’agonie. Un flyer simple, de petit format présentant ce service a été réalisé et diffusé largement.
Depuis le lancement de ce service, les demandes de prière affluent quotidiennement et de toutes les régions de France !
Quels fruits en espérez-vous ?
Tous ceux qui ont prié ce chapelet de la miséricorde auprès de personnes à l’agonie ont vu la puissance de cette prière : grâces de paix, grâce de confiance mais aussi grâces de conversion pour des âmes qui avaient rejeté la foi toute leur vie et qui ont demandé à recevoir les sacrements avant de mourir, grâces de réconciliation entre membres de la famille du mourant, etc…
Si notre service est caché, car nous ne nous rendons pas physiquement auprès des personnes, nous avons la certitude de la puissance de cette prière qui rejoint celui qui nous est confié. Comme le disait sainte Faustine : « Si je ne peux témoigner la miséricorde ni par l’action ni par la parole, je le pourrai toujours par la prière. J’envoie ma prière même là où je ne puis aller physiquement » (PJ 163) et elle ajoute : « Oh ! Combien nous devrions prier pour les agonisants ; profitons de la miséricorde tant que c’est le temps de la pitié » (PJ 1035).
Enfin, elle constate : « Je connais de mieux en mieux à quel point chaque âme
a besoin de la miséricorde divine durant toute sa vie, mais particulièrement à l’heure de la mort. Ce chapelet sert à apaiser la colère de Dieu ainsi que le Seigneur me l’a dit lui-même » (PJ 1036).
« Dieu veut que tous les hommes soient sauvés » (1 Tm 2, 4) : cette parole de saint Paul est toujours actuelle et peut-être encore plus que jamais car c’est le temps de la miséricorde !
Comment approfondir la spiritualité de la miséricorde quand on est engagé dans le monde avec une famille, un travail ?
Par notre baptême, nous sommes appelés à être miroir de la miséricorde de Dieu. Pour cela, il est nécessaire d’aller à la source dans une vie sacramentelle régulière (Eucharistie dominicale et si possible en semaine et confession au moins une fois par mois) par la prière quotidienne et la méditation de la Parole de Dieu qui nous parle de la miséricorde. A cela, il est vivement recommandé de prier le chapelet de la miséricorde. Comme je le disais précédemment, ce chapelet est très court. Donc quelle que soit la charge du quotidien, toute personne peut faire cette prière : pendant un temps de transport, un travail plus manuel, etc… Cette prière toute simple façonne le cœur et permet d’intercéder pour les pécheurs. De même, à 15 h, l’Heure de la miséricorde, chacun peut se plonger même un bref instant dans la miséricorde et parcourir en esprit le monde entier et rassembler tous les pécheurs pour les plonger dans le cœur transpercé du Seigneur en implorant la miséricorde pour notre monde, pour notre pays, pour nos familles, pour nos malades, pour les agonisants… ! Certains font sonner leur montre ou leur portable d’autres se confient à leur ange gardien… nous pouvons tous prier à cette heure-là ! Mais nous pouvons faire le choix aussi de libérer du temps pour méditer à 15 h, la passion du Seigneur le vendredi ou les jours de congé !
C’est en recevant la miséricorde de Dieu, et en la priant que notre cœur peut être transformé et qu’ainsi nous pouvons la transmettre en l’exerçant par les actes et la parole !
Qu’est-ce que la canonisation de Jean-Paul II représente pour vous ?
La canonisation de Jean-Paul II aura lieu en 2014, le premier dimanche après Pâques, comme précédemment sa béatification, c’est-à-dire pour la fête de la Miséricorde, fête qu’il a officiellement instituée le 30 avril 2000 lors de la canonisation de sainte Faustine. Les Serviteurs de la Miséricorde vont donc se mobiliser encore plus pour que cette fête soit solennellement célébrée dans leur paroisse. En effet, le Très Saint Père Jean-Paul II a voulu réaffirmer la grandeur du mystère pascal et sortir cette fête de la simple dévotion privée pour qu’au-delà de l’Église universelle le monde entier puisse en accueillir les grâces.
Personnellement, je dois beaucoup au bienheureux Jean-Paul II. Son enseignement, sa prière, ses gestes, toute sa personne a imprégné ma vie spirituelle. Son attention aux révélations de Jésus à sainte Faustine, ses efforts pour transmettre au monde le feu de la miséricorde ont été déterminants dans ma réponse à l’appel du Seigneur. J’ai accepté de vivre à temps plein cet apostolat de la miséricorde dans lequel le Seigneur m’a conduit depuis plus de 12 ans parce que Jean-Paul II y attachait de l’importance !
C’est pourquoi aujourd’hui, je suis une partie de l’année sur les routes lors de missions itinérantes pour porter des enseignements sur la miséricorde à partir du message du Christ miséricordieux à sainte Faustine et de la Parole de Dieu, sous forme de veillées et de retraites, en présence des reliques de sainte Faustine, dans des paroisses, des communautés ou des congrégations religieuses, en France et à l’étranger. Ainsi pour l’année 2013, je me suis rendue dans plus de 50 lieux en France !
Pour les mêmes raisons, en juin 2008, avec la bénédiction de mon évêque, j’ai lancé le mouvement des Serviteurs de la Miséricorde qui continue de se répandre en France dans toutes les régions et à l’étranger, sur d’autres continents, pour que la miséricorde ne cesse de se propager dans le monde entier !
Je serai donc à Rome pour la canonisation de Jean Paul II pour lui rendre hommage et pour représenter tous les Serviteurs de la Miséricorde !
serviteursdelamisericorde@hotmail.fr
Pour la chaîne de prière des personnes en fin de vie : ++ 33 – (0)7 81 56 41 68