La faculté de théologie de l’université pontificale Regina Apostolorum accueillera le 21 novembre prochain un congrès international sur le thème : « Gabrielle Bossis, une femme éprise du Christ ».
Gabrielle Bossis (1874-1950) est une mystique française, auteur d’un dialogue avec le Christ intitulé « Lui et moi ». De véritables colloques pensés au cours de ses nombreux voyages à travers le monde pour représenter des œuvres théâtrales dont elle était elle-même l’auteur.
Le P. Pedro Barrajón LC, professeur en théologie dogmatique à l’université Regina Apostolorum de Rome et organisateur du congrès, évoque cette figure pour les lecteurs de Zenit.
Zenit – Pourquoi cette idée d’organiser un congrès sur Gabrielle Bossis ?
P. Pedro Barrajón – Gabrielle est un personnage de grande actualité. Même si elle entendait l’appel de Dieu à se consacrer entièrement à son Royaume, elle n’est pas devenue religieuse dans une congrégation classique.
Elle a décidé de travailler pour le Royaume du Christ de manière originale, en diffusant des œuvres théâtrales qu’elle écrivait et mettait en scène elle-même, dans lesquelles transparaissaient les valeurs de l’Evangile.
De cette façon, Gabrielle Bossis préfigurait de nouvelles formes de consécration à Dieu qui sont mises en lumière avant et après le Concile Vatican II.
Quels aspects de la spiritualité de Gabrielle Bossis sont toujours actuels ?
On observe chez Gabrielle une grande spontanéité et fraîcheur dans ses relations avec le Christ. Ces dialogues sont d’une grande intimité, expriment une grande amitié et une grande confiance. Ils nous montrent que la relation avec Jésus-Christ ne doit pas forcément être compliquée, mais peut être vécue dans la plus parfaite normalité et pendant toute la journée.
Gabrielle Bossis était-elle une mystique ou une femme qui vivait intensément une vie spirituelle normale ?
L’écrivain français Daniel-Rops estimait que Gabrielle était une grande mystique et que ses dialogues avaient un son de plénitude et de simplicité qui renvoie aux plus authentiques chefs-d’œuvre de la littérature spirituelle.
Si par mystique on entend uniquement la manifestation de phénomènes spirituels extraordinaires, alors elle n’est pas une mystique, dans la mesure où les voix qu’elle entendait, bien que perçues avec grande clarté, n’étaient pas des locutions au sens propre du terme mais plutôt de fortes inspirations de l’Esprit Saint que sa conscience percevait très fortement.
Gabrielle Bossis n’est pas encore très connue. Pourquoi ?
C’est exact. Gabrielle est encore relativement peu connue. C’est pourquoi nous voulons, par ce congrès, présenter sa grande personnalité spirituelle qui est, pour ainsi dire, à la portée de tous, car les dialogues de Gabrielle avec Jésus sont d’une grande intensité et d’une extrême simplicité.
Gabrielle et Jésus parlent de choses ordinaires qui arrivent tous les jours mais ils les considèrent sous une lumière qui irradie la foi. En Italie, il y a une œuvre de grande valeur pour introduire à la connaissance de Gabrielle Bossis, intitulée: « Lui et Gabrielle Bossis », écrite par Lucia Barocchi. C’est une splendide biographie de Gabrielle, où l’on trouve une abondante sélection de ses dialogues. Lucia Barocchi sera au Congrès elle aussi et elle parlera de cette biographie.
Qui seront les autres intervenants au congrès ?
Il y aura le P. Patrick de Laubier, un grand connaisseur de cette mystique. Il parlera du « Christ mon frère dans les écrits de Gabrielle ». Le P. Cesare Truqui, parlera de la vie de prière; Chantal Campay, directrice de la Fondation Gabrielle Bossis en France parlera des résultats de la recherche sur les écrits de Gabrielle. Moi je présenterai le thème de l’amitié avec Jésus-Christ. Le cardinal Giovanni Battista Re présidera la célébration eucharistique de clôture du congrès.
Quel message Gabrielle Bossi laisse-t-elle à l’Eglise d’aujourd’hui ?
Je pense que Gabrielle nous encourage à ne pas avoir peur d’être guidés par l’Esprit Saint. Quand, à l’âge de 62 ans, elle entendit la voix du Seigneur lui demander d’écrire ces dialogues, elle se laissa guider par l’Esprit et surmonta la réticence normale de ceux qui préfèrent tout naturellement garder pour eux ces expériences intimes. Mais le Seigneur lui demandait au contraire de les partager autour d’elle, de ne pas garder ces dons pour elle. Aujourd’hui aussi, l’Eglise a besoin d’hommes et de femmes qui se laissent guider par l’Esprit Saint pour pouvoir offrir aux autres, sans crainte, les dons et talents qui leur ont été donnés.
Traduction d’Océane Le Gall
Plus d’info sur le site de l’Association: http://gabriellebossis.net/