« Plus d’Europe pour une meilleure Europe » : c’est le slogan du cardinal Marx qui encourage à « une application plus rigoureuse des principes qui ont été, depuis le départ, au cœur de la politique de l’UE », notamment les « principes fondamentaux de l’enseignement social catholique ».
Le cardinal Reinhard Marx, président de la Commission des épiscopats de la communauté européenne assemblée, a inauguré l’assemblée plénière d’automne, qui a lieu du 13 au 15 novembre 2013 à Bruxelles, sur le thème « La migration et l’intégration ».
L’Union européenne « ne jouit pas d’une bonne presse », a-t-il fait observer : « le projet européen lui-même est remis en question, y compris parmi les rangs de l’élite européenne. La place de l’UE dans le monde et sa relation avec les Etats-Unis en particulier, est en pleine mutation ».
En outre, « il y a une conviction croissante au sein de l’UE que les solutions traditionnelles ne résoudront pas la crise actuelle. Le fait est que ni les hommes d’État, ni les politiciens ni les fonctionnaires ne savent vraiment comment sortir de la crise ».
Pourtant le cardinal a invité à « ne pas abandonner le projet européen », en suggérant « une application plus rigoureuse des principes qui ont été, depuis le départ, au cœur de la politique de l’UE » : il s’agit de construire « plus d’Europe pour obtenir une meilleure Europe ».
Dans ce contexte, si la voix des chrétiens est parfois « un peu timide ou trop réticente à prendre une position forte et à proposer des solutions », le cardinal encourage à avoir « une pensée créative qui prenne en compte les principes éthiques qui doivent être au fondement d’une société libre, ouverte, démocratique et prospère ».
Il s’agit de « rappeler les valeurs chrétiennes fondamentales du projet de l’Union européenne et de la société européenne » car l’Eglise plaide « pour une Europe plus juste et inclusive qui respecte les principes fondamentaux de l’enseignement social catholique ».
Il a énuméré les questions « les plus préoccupantes » pour la COMECE, à commencer par « la migration » qui doit être affrontée sur deux plans : « l’accueil humain des migrants et demandeurs d’asile » et « la réponse aux multiples problèmes d’intégration ».
L’Europe est aussi confrontée « aux retombées de la crise économique et bancaire », notamment ses effets néfastes « sur les jeunes citoyens de l’UE », qui ne trouvent pas leur place sur le marché de l’emploi, a ajouté le cardinal, déplorant « une fuite des cerveaux ».
La COMECE souligne aussi une « atmosphère anti-UE » surfant sur la vague « du populisme et du nationalisme », dans différents Etats membres, où des partis politiques croissants proposent un programme « souvent xénophobe ».
La COMECE reste également attentive au « droit du travail, à la protection du dimanche comme jour de repos hebdomadaire, aux questions de bioéthique, aux questions juridiques touchant la relation Eglise-Etat ».
Le cardinal a évoqué l’audience du Comité directeur de la COMECE avec le pape François le 23 mai 2013 : « le pape a écouté très attentivement, nous a encouragés dans notre travail. Il semblait évident qu’il appréciait d’être informé sur le travail de l’Eglise pour l’Europe ».
La COMECE, a-t-il poursuivi, prépare une déclaration en vue des élections européennes, qui sera publiée début 2014. Elle reste « vigilante » face aux propositions législatives et aux développements qui viendront après les élections.
L’assemblée plénière, d’ordinaire bi-annuelle, n’a pas eu lieu cette année au printemps, en raison du conclave à Rome après la renonciation de Benoît XVI : « le nouveau pape a été élu le jour même où la conférence aurait dû s’ouvrir », a rappelé le cardinal.