L’Eglise se met à l’écoute de la famille pour le prochain synode des évêque : le pape François demande en effet de « se mettre à l’écoute des problèmes et des attentes que vivent aujourd’hui tant de familles », explique Mgr Forte.
Le « document préparatoire » (Lineamenta) du synode « Les défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’évangélisation » (5-19 octobre 2014) a été présenté le 5 novembre, au Vatican.
Mgr Bruno Forte, secrétaire spécial de l’Assemblé du synode, est intervenu, au côté de Mgr Lorenzo Baldisseri, secrétaire général du synode et du cardinal Péter Erdő, archevêque d’Esztergom-Budapest et rapporteur général de l’Assemblée.
Ce document, qui présente notamment un questionnaire, a été envoyé aux Conférences épiscopales du monde, avec la demande expresse d’élargir la consultation auprès des baptisés.
Mgr Forte a souligné la volonté du pape François de « mettre en valeur la collégialité épiscopale », en cherchant à « écouter » tout le monde et en procédant ensuite « au discernement et aux choix qui reviennent à son ministère pétrinien ».
« C’est dans cet esprit, je pense, qu’il faut comprendre aussi le chemin voulu par le pape pour la prochaine Assemblée générale extraordinaire du synode: une grande et profonde écoute de la vie de l’Eglise et des défis les plus aigus qui se posent à elle » afin d’amener « les représentants de tout le collège épiscopal à développer des propositions fiables », a poursuivi Mgr Forte.
Pour l’archevêque, « non seulement tout cela n’enlève rien au rôle du successeur de Pierre, mais exalte au contraire son rôle de discernement et de décision ultime pour le bien de l’Eglise et de la famille humaine, au service de laquelle il se place ».
Mgr Forte a souligné un aspect du thème synodal « Les défis pastoraux sur la famille dans le contexte de l’évangélisation » : il y a vu une « empreinte pastorale », qui est « la perspective dans laquelle le pape invite à regarder la valeur et les défis de la vie familiale aujourd’hui ».
« Il s’agit donc pas tant, au fond, de débattre de questions doctrinales, qui sont d’ailleurs explicitées par le Magistère le plus récent, mais plutôt de comprendre comment il faut annoncer de manière efficace l’Evangile de la famille à une époque comme la nôtre, marquée par une évidente crise sociale et spirituelle », a expliqué l’archevêque.
L’invitation qui en dérive pour toute l’Eglise est de « se mettre à l’écoute des problèmes et des attentes que vivent aujourd’hui tant de familles », en leur manifestant de la « proximité » et en leur proposant « la miséricorde de Dieu et la beauté de répondre à Son appel ».
Il s’agit aussi pour l’Eglise de « montrer le caractère profondément humanisant de la proposition chrétienne sur la famille, qui n’est jamais contre quelqu’un mais toujours et exclusivement en faveur de la dignité et de la beauté de la vie de tout l’homme, en chaque homme, pour le bien de la société toute entière ».
Mgr Forte a également fait observer que « l’attention, l’accueil et la miséricorde »sont le « style » dont témoigne le pape François et qu’il demande « d’avoir pour tous, y compris pour les familles déchirées et tous ceux qui vivent dans des situations irrégulières d’un point de vue moral et canonique ».
L’Eglise doit donc insister « sur la miséricorde divine et la tendresse envers les personnes blessées, dans les périphéries géographiques et existentielles ».
« Vivre pleinement l’Evangile de la famille n’est pas facile, ni ne va de soi », a concédé l’archevêque, mentionnant « la fragilité psychologique et affective », « l’appauvrissement de la qualité des rapports », le « stress des habitudes et des rythmes imposés par l’organisation sociale », « la culture de masse véhiculée par les médias » banalisant « l’union libre », les lois établissant « l’union entre des personnes du même sexe ».
Toute cela exige « une attention particulière de la part de l’Eglise » et entraîne « des conséquences pastorales importantes », a-t-il estimé, encourageant à promouvoir « les conditions qui soutiennent la famille, tant dans le cadre de la société civile que dans la communauté ecclésiale, en motivant concrètement la beauté et la fécondité de la foi dans le caractère sacramentel du mariage et dans le pouvoir thérapeutique de la pénitence sacramentelle ».
« L’ampleur de cet engagement, l’urgence des thèmes et les grandes attentes poussent à demander avec conviction que tout le monde prie pour avec humilité et confiance en Dieu » pour le synode, afin que « l’Esprit éclaire ce travail collégial et le discernement final et décisif du Successeur de Pierre ».
Avec Océane Le Gall pour la traduction