« Les chrétiens et les hindous peuvent favoriser les relations humaines, pour le bien de l’humanité, à travers l’amitié et la solidarité », estime le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, qui encourage à promouvoir une « culture du respect » et « de la solidarité ».
Il écrit en effet aux hindous pour la fête de Diwali/Deepavali, célébrée le 3 novembre 2013, qui représente la victoire de la vérité sur le mensonge, de la lumière sur les ténèbres, de la vie sur la mort, du bien sur le mal.
Le message, intitulé « Chrétiens et Hindous : favoriser les relations humaines par l’amitié et la solidarité », est signé par le cardinal Jean-Louis Tauran, président et le P. Miguel Ángel Ayuso Guixot, M.C.C.J., secrétaire.
Il invite notamment à réfléchir à la « qualité des interactions humaines » : « L’expérience enseigne que plus nos relations humaines sont profondes, plus nous sommes en mesure d’avancer dans la coopération, la construction de la paix, la solidarité et l’harmonie véritables ».
Message du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux pour Diwali
Chrétiens et Hindous : favoriser les relations humaines par l’amitié et la solidarité
Chers amis hindous,
1. C’est dans un esprit d’amitié que le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux vous adresse ses meilleurs vœux et ses cordiales félicitations alors que vous célébrez, le 3 novembre prochain, la fête de Deepavali. Puisse Dieu, source de toute lumière et de toute vie, illuminer vos vies et rendre encore plus profondes votre joie et votre paix.
2. Dans un monde sans cesse plus compétitif et marqué de tendances toujours plus individualistes et matérialistes qui affectent négativement les relations humaines et créent souvent des divisions au sein des familles et de la société tout entière, nous voudrions partager avec vous nos pensées sur la manière dont les chrétiens et les hindous peuvent favoriser les relations humaines, pour le bien de l’humanité, à travers l’amitié et la solidarité.
3. Ces relations sont fondamentales pour l’existence humaine. La sécurité et la paix dans les communautés, tant au niveau local, national ou international, sont largement déterminées par la qualité des interactions humaines. L’expérience enseigne que plus nos relations humaines sont profondes, plus nous sommes en mesure d’avancer dans la coopération, la construction de la paix, la solidarité et l’harmonie véritables. La capacité à favoriser des relations respectueuses est la mesure d’un authentique progrès humain, essentiel pour promouvoir la paix et le développement intégral.
4. De telles relations devraient jaillir spontanément de notre humanité partagée. En effet, les relations humaines sont au cœur de l’existence et du progrès humain qui, spontanément, engendrent un sens de solidarité envers les autres. Indépendamment de notre identité ethnique, culturelle, religieuse et idéologique, nous appartenons tous, de fait, à une seule famille humaine.
5. Malheureusement, dans une société matérialiste et méprisante à l’égard des plus profondes valeurs spirituelles et religieuses, la croissance s’accompagne d’une tendance pernicieuse à accorder une valeur identique aux choses matérielles et aux relations humaines. Le « quelqu’un » qu’est la personne humaine est alors réduit à un « quelque chose » que l’on peut mettre de côté à sa discrétion. En outre, les tendances individualistes engendrent un faux sentiment de sécurité qui favorise ce que Sa Sainteté le Pape François a décrit comme une « culture de l’exclusion », une « culture du déchet » dans « la mondialisation de l’indifférence ».
6. La promotion d’une « culture du respect » et d’une « culture de la solidarité » est donc un impératif pour tous les peuples. Elle nous invite à favoriser les relations fondées sur l’amitié et le respect mutuel au bénéfice de toute la famille humaine. Cela exige que la dignité inhérente à la personne humaine soit reconnue et encouragée. Il est évident que l’amitié et la solidarité sont étroitement liées. Enfin, « la culture de la solidarité c’est voir dans l’autre non un concurrent ou un numéro, mais un frère. Et nous sommes tous frères ! » (Pape François, Visite à la Communauté de Varginha (Manguinhos), Rio de Janeiro, le 25 Juillet 2013).
7. En conclusion, nous tenons à affirmer notre conviction que la culture de la solidarité n’aboutit que lorsqu’elle est « le résultat d’un effort concerté de tous pour le bien commun » (Pape François, Rencontre avec la classe dirigeante du Brésil, Rio de Janeiro, le 27 juillet, 2013). Soutenus par les enseignements de nos religions respectives et conscients de l’importance de construire des relations authentiques, puissions-nous, nous hindous et chrétiens, agir individuellement et collectivement avec toutes les traditions religieuses et les personnes de bonne volonté, pour encourager et renforcer la famille humaine à travers l’amitié et la solidarité.
Nous vous souhaitons une heureuse fête de Deepavali !
Cardinal Jean-Louis Tauran
Président
P. Miguel Ángel Ayuso Guixot, M.C.C.J.
Secrétaire