Le pape François s'est insurgé contre la « servitude » de la femme dans l'Eglise, lors d'une rencontre avec les participants au séminaire d’études en l’honneur des 25 ans de l’encyclique de Jean-Paul II « Mulieris dignitatem » (1988), samedi 12 septembre 2013.
Le séminaire, organisé par le Conseil pontifical pour les laïcs, a eu lieu au Vatican, du 10 au 12 octobre, sur le thème « Dieu confie l'être humain à la femme » (cf. MD, 30).
Valoriser le rôle de la femme
La question de « la présence de la femme », est actuelle non seulement dans la société mais aussi « dans l’Église », a fait observer le pape : « Je souffre – je dis la vérité – quand je vois dans l’Église ou dans certaines organisations ecclésiales que le rôle de service – que nous devons tous avoir – de la femme glisse vers un rôle de servitude ».
« C'est une réalité qui me tient à coeur », a insisté le pape, qui a tenu à rencontrer les participants « malgré le règlement, car aucune rencontre de ce genre n'est prévue » afin de « bénir [leur] engagement ».
« Quand je vois des femmes qui font des choses de servitude, c'est qu'on ne comprend pas bien ce que doit faire une femme », a-t-il souligné, en leur léguant ces questions : « « Quelle présence a la femme dans l’Église ? Comment peut-elle être beaucoup mieux valorisée ? »
Richesse de la maternité
Le thème du séminaire était tiré de l'extrait de l'encyclique suivant : « La force morale de la femme, sa force spirituelle, rejoint la conscience du fait que Dieu lui confie l'homme, l'être humain, d'une manière spécifique ».
L'être humain confié à la femme "d'une manière spécifique", c'est une référence à la « maternité », a expliqué le pape : « tant de choses ont changé dans l’évolution culturelle et sociale, mais reste le fait que c'est la femme qui conçoit, qui porte en son sein et qui accouche les enfants des hommes ».
Ceci, pour le pape « n'est pas seulement un donné biologique, mais comporte une richesse d'implications autant pour la femme que pour ses relations », c'est-à-dire « pour sa façon de se poser par rapport à la vie humaine ».
La féminité de l’Église
Le pape a diagnostiqué « deux dangers » qui « mortifient » la femme et sa vocation : d'une part, « réduire la maternité à un rôle social, à un devoir, qui même noble, met de côté la femme avec ses potentialités, et ne la valorise pas dans la construction de la communauté ».
D'autre part, « promouvoir une sorte d'émancipation qui, pour occuper les espaces accaparés par les hommes, abandonne la féminité avec les traits qui la caractérisent ».
« La femme a une sensibilité particulière pour les "choses de Dieu", surtout pour aider à comprendre la miséricorde, la tendresse et l’amour que Dieu a pour nous », a poursuivi le pape, faisant remarquer que l’Église était féminine : « on ne dit pas 'un' Église mais 'une' Église... L’Église est femme, elle est mère, et c'est beau ».