Le pape a évoqué la béatification de José Gabriel Brochero, surnommé le « Curé Brochero », (1840-1914), après l’angélus de ce dimanche 15 septembre 2013, place Saint-Pierre. Il salue un « pionnier des périphéries », qui allait par monts et par vaux, sur sa mule, rencontrer les âmes de sa paroisse.
La cérémonie de béatification a eu lieu hier, 14 septembre, sous la présidence du cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, dans une localité portant le nom du bienheureux, « Villa Cura Brochero », dans la province de Cordoba.
« Poussé par l’amour du Christ, il s’est dédié entièrement à son troupeau, pour les amener tous dans le Royaume de Dieu, avec immense miséricorde et zèle pour les âmes », a déclaré le pape en italien, saluant un curé qui « vivait proche des gens » et leur apportait « les exercices spirituels ».
« Il faisait des kilomètres et des kilomètres, il chevauchait les montagnes, avec sa mule qui était surnommée « Facelaide/malacara », car elle n’était pas belle. Il continuait aussi malgré la pluie, il était courageux ! », a poursuivi le pape.
Puis il s’est exprimé en espagnol : « je désire m’unir à la joie de l’Église en Argentine pour la béatification de ce pasteur exemplaire, qui a voyagé sans relâche sur les chemins de sa paroisse, cherchant, maison après maison, les gens qui lui avaient été confiés pour les emmener à Dieu ».
Le pape a souhaité « que se multiplient les prêtres qui, en imitant le Curé Brochero, mettent leur vie au service de l’évangélisation, comme témoins de l’amour et de la miséricorde de Dieu partout ».
« A la fin, ce bienheureux était aveugle et lépreux, mais plein de joie, la joie du bon Pasteur, la joie du Pasteur miséricordieux ! », a-t-il aussi rappelé.
Le pape a également adressé une lettre à l’archevêque de Santa Fe et président de la Conférence épiscopale argentine, Mgr José Maria Arancedo, où il estime que le Curé Brochero fut « un pionnier » qui alla « vers les périphéries géographiques et existentielles pour porter à tous l’amour, la miséricorde de Dieu ».
Le P. José Gabriel Brochero fut un pasteur « qui se faisait pauvre avec les pauvres », une « caresse de Dieu » pour le peuple argentin : « il n’est pas resté dans la sacristie à coiffer les brebis », fait observer le pape, mais a parcouru les routes.
« C’est ce que Jésus veut aujourd’hui, des disciples missionnaires ». Pour le pape, le Curé Brochero était un homme « normal, fragile », mais qui a su sortir de « l’égoïsme mesquin » et avec l’aide de Dieu et de sa vie de prière, a su dépasser ces forces intérieures qui « enchaînent » au confort, poussant à « éviter le travail ».
« Laissons le Curé Brochero entrer aujourd’hui, avec sa mule et tout, dans la maison de notre cœur, pour nous amener à Jésus, qui nous libère des liens pour pouvoir sortir dans les rues chercher le frère, toucher la chair du Christ en celui qui souffre et qui a besoin de l’amour de Dieu », conclut le pape.