Sa nomination comme chef du Commonwealth, décidée le 17 décembre 2012, est devenue effective le 1er septembre 2013. C’est le onzième grand rabbin des Congrégations hébraïques unies du Royaume-Uni et du Commonwealth et le premier Africain du sud à assumer une charge aussi importante.
Dans une déclaration à la BBC, le rabbin explique : « Nous avons une définition biblique claire du mariage, qui est l’union d’un homme et d’une femme, et c’est à travers elle que nous donnons de la valeur à la vie de la famille traditionnelle ». Soulignant le rôle majeur des femmes dans le judaïsme, il conclut en soutenant que « l’égalité est ce pour quoi nous luttons, mais quand nous parlons d’égalité, ce n’est pas l’uniformité ».
Après son élection, Ephraim Mirvis a expliqué que sa tâche serait de renforcer et de faire grandir la communauté, en renouvelant l’identité, la culture, les valeurs et l’enseignement du judaïsme. Selon lui, les synagogues doivent renforcer leur rôle de centres d’activités religieuses, éducatives, culturelles et sociales.
À propos des risques de sécularisation, le rabbin a rappelé que, selon les sondages, au moins trois personnes sur quatre en Grande-Bretagne disent avoir une croyance religieuse. « Nous vivons des temps difficiles, a-t-il ajouté, et c’est précisément pour cela que la foi a un grand rôle à jouer. Notre société peut jouir des bénéfices de la foi et d’une direction spirituelle ».
Le grand rabbin a exprimé sa préoccupation par rapport aux manifestations d’antisémitisme, y compris sur un terrain de football, (c’est un « supporter » du Tottenham Hotspur Football Club), mais il s’est réjoui du fait que tous les groupes parlementaires soient opposés à ce type de phénomène : « La lutte contre l’antisémitisme n’est pas menée uniquement par la communauté juive mais par le Gouvernement, et c’est quelque chose que nous apprécions beaucoup ».
Âgé de 56 ans, Ephraim Mirvis est né près de Johannesburg en Afrique du sud. Son père, Lionel, a été rabbin de Claremont et de la Wynberg Hebrew Congregation du Cap et son grand-père, Lazar, était un ministre juif de Johannesburg.
Il a commencé ses études en Afrique du sud avant de se rendre en Israël où il est devenu rabbin en 1980, à 24 ans. Marié, père de quatre enfants, il est devenu rabbin de la synagogue de la rue Adélaïde de Dublin puis, en 1985, rabbin d’Irlande, une charge qu’il a gardée jusqu’en 1992.
De 1992 à 1996, il a été rabbin de la Western Marble Arch Synagogue de Londres, puis de la Finchley United Synagogue, connue aussi sous le nom de Kinloss. En plus de toutes ces charges, Ephraim Mirvis a aussi assumé la direction de la Conférence des rabbins européens à partir de 1986.
Outre ses activités éducatives, il a aussi été à l’origine d’initiatives religieuses importantes.
De 1985 à 1992, il a été président du Conseil irlandais des chrétiens et des juifs (CCJ). Il a participé au dialogue avec les responsables des Églises au Château de Windsor et à Lambeth Palace. En 2005, il a donné un discours au synode de l’Église d’Angleterre.
Ephraim Mirvis est le premier rabbin à avoir accueilli dans une synagogue l’intervention d’un imam, le Dr Mohammed Essam El-Din Fahim. Il a aussi guidé une délégation de membres de sa communauté à la mosquée de Finchley et initié un projet de collaboration entre la synagogue et la mosquée.
Traduction Hélène Ginabat