Le bienheureux pape Jean-Paul II voit dans l’amour de Dieu manifesté par la bienheureuse Brigitte de Jésus Morello, veuve et religieuse (1610-1679), le secret de son engagement social, spécialement pour « l’éducation chrétienne » et la « promotion de la femme ».
Italienne, née dans la région de Gênes, à San Michele di Pagana (Rapallo), Brigitte Morello voulait être moniale. Mais, sa mère étant malade, elle dut s’occuper de ses neuf frères et soeurs. Elle demanda alors à Dieu de l’éclairer sur la sainteté dans le mariage. En 1633, elle épousa Matthieu Zancari, de Salsomaggiore, près de Parme. Ils n’eurent pas d’enfants. Or, en 1637 – elle avait seulement 27 ans -, Matthieu mourut, lui qu’elle aimait “plus que tout au monde”.
Elle en est si éprouvée, qu’elle tombe gravement malade. Et lorsqu’elle est guérie, miraculeusement, elle fait le voeu de se consacrer à Dieu. En 1649, qu’elle fonde la Maison de Sainte-Ursule (Ursulines de Marie-Immaculée), à Piacenza, pour l’éducation chrétienne des jeunes, dans un esprit missionnaire et oecuménique. Elle soigne aussi les pauvres et les malades qu’elle visite à domicile ou à l’hôpital. Elle-même est éprouvée pendant vingt-quatre ans par différentes maladies, jusqu’à sa mort, le 3 septembre 1679, à 69 ans.
Voici comment Jean-Paul II a présenté cet itinéraire humain et spirituel hors du commun, dans son homélie pour la messe de béatification, le 15 mars 1998: « Les événements de son existence très variée – d’abord commme jeune femme riche en vertus humaines et spirituelles, puis comme épouse fidèle et sage, ensuite comme veuve chrétienne, et enfin comme personne consacrée et guide de ses consoeurs – reflètent avec une netteté particulière l’abandon confiant de la nouvelle bienheureuse à la miséricorde de Dieu qui est « lent à la colère et grand dans l’amour ». C’est à cette école que la bienheureuse Brigitte de Jésus a appris la leçon fondamentale de l’amour qui se dépense dans le dévouement quotidien au service du prochain. A une époque où les idéaux de la féminité étaient peu considérés, la bienheureuse Morello a mis en lumière, sans bruit, la valeur de la femme dans la famille et dans la société. Amoureuse de Dieu, elle fut pour cela disponible pour ouvrir son coeur et ses bras à ses frères et soeurs dans le besoin. Enrichie de dons mystiques, mais éprouvée, en même temps, par de longues et pénibles souffrances, elle ne cessa pas d’être pour ses contemporains une authentique maîtresse de vie spirituelle et l’exemple significatif d’une synthèse admirable entre vie consacrée et engagement social et éducatif. Dans ses écrits transparaît une invitation constante à la confiance en Dieu. Elle aimait à répéter: « Confiance, confiance, le coeur grand! Dieu est pour nous un Père et jamais il ne nous abandonnera! » (…) Elle nous rappelle avec force qu’aimer Dieu est le secret de tout engagement social vrai et efficace, en faveur de nos frères. »
A l’angélus, le bienheureux pape a ajouté que Brigitte Morello a trouvé dans la Vierge Marie une inspiration et un soutien pour mener à bien cette oeuvre « d’évangélisation » et de « recherche de l’unité de l’Eglise », en faveur de « l’éducation chrétienne » et de la « promotion de la femme ».