Les historiens estiment que les « massacres de septembre » 1792 – entre le 2 et le 5 du mois – ont fait mille cent victimes à Paris, surtout des prêtres « réfractaires ». Leurs corps furent mutilés et jetés dans des fosses communes.
Ces tueries furent perpétrées par des hommes, mais aussi des femmes, sous l’effet de l’ivresse, à une époque où les révolutionnaires se sentaient menacés par leurs voisins.
Une pression injuste
Le décret du 26 août proclamait en effet: « L’Assemblée Nationale, considérant les troubles excités dans le Royaume par des prêtres non assermentés, est (sic) une des premiéres causes du dangers de la patrie (…) décréte qu’il y a urgence ». Il fallait, pensaient les Révolutionnaires, en finir avec « le fanatisme, la superstition et l’obscurantisme ». Le 2 septembre, Danton avertit que le tocsin donnerait le signal de la « charge sur les ennemis de la patrie ».
« Ces martyrs, victimes de la Révolution, expliquait un jour le cardinal J.-M. Lustiger, sont une des données particulières de la mémoire catholique française. Ils ont sacrifié leur vie, ils ont subi une pression injuste, ils ont été pourchassés et massacrés en raison de leur conviction religieuse ».
Parmi les victimes figurent les cent quatre-vingt onze martyrs béatifiés par Pie XI en 1926, dont 3 évêques, 178 prêtres diocésains ou religieux, 4 diacres, un clerc tonsuré, un frére des Ecoles chrétiennes, et 4 laïcs qui vivaient dans des maisons religieuses.
Un diacre-courage
A Luçon, l’Eglise fait aujourd’hui mémoire du bienheureux Jacques-Augustin Robert de Lézardière, diacre et martyr (1768-1792). Originaire de Challans, il était allé faire son séminaire à Paris, à Saint-Sulpice. Et il avait été ordonné diacre en vue du sacerdoce à une époque dangereuse, le 15 avril 1791.
Le 15 août 1792, il résidait à la maison de campagne du séminaire, à Issy-les-Moulineaux, lorsqu’il apprit l’arrestation de prêtres du séminaire et il décida de les rejoindre. Sous bonne escorte, les révolutionnaires conduisent les prisonniers d’Issy à Paris, et ils les firent enfermer au couvent des Carmes.
Le dimanche 2 septembre, ils ordonnèrent aux prisonniers qui se trouvaient dans le jardin pour leur promenade journalière de se rassembler dans la chapelle « pour une vérification d’identité ». On les fit passer par un petit couloir et, sur le perron qui existe encore, ils furent massacrés.