La « multiplication des pressions et des considérations étrangères » à l’Eglise en ces jours de transition ne portera pas atteinte à « l’espérance et à la foi » des croyants, affirme le P. Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège, dans son éditorial pour Radio Vatican.
Le P. Lombardi revient en effet avec fermeté sur certains commentaires médiatiques de l’actualité de l’Eglise : « une description profondément injuste de l’Eglise et de tant de ses membres », estime-t-il.
Si l’Eglise n’a pas « à porter le deuil pour la mort d’un pape aimé », elle subit « une autre épreuve », à savoir « la multiplication des pressions et des considérations étrangères à l’esprit avec lequel l’Eglise voudrait vivre ce temps d’attente et de préparation », déplore-t-il.
Quel est cet esprit de l’Eglise ? C’est celui donné par Benoît XVI, dans sa « droiture spirituelle », qui a voulu « dédier à la prière de début de carême ces derniers moments de son pontificat », explique-t-il.
En ce sens, telle est la détermination de l’Eglise : « Un chemin de pénitence et de conversion vers la joie de la Pâques. C’est ainsi que nous le vivons et que nous continuerons à le vivre: conversion et espérance. »
Le P. Lombardi dénonce sans ambages les pressions qui sévissent à l’antipode de cet esprit : « Certains cherchent à profiter du mouvement de surprise et de désorientation des esprits faibles pour semer la confusion et jeter le discrédit sur l’Eglise et sur son gouvernement, en recourant à des instruments antiques – comme la médisance, la désinformation, parfois même la calomnie – ou en exerçant des pressions inacceptables pour conditionner l’exercice du vote de la part de tel ou tel membre du Collège des cardinaux, sur lequel pèserait d’éventuels soupçons. »
Cependant, « ceux qui se posent comme juges n’ont en vérité aucune autorité pour le faire », fait-il observer, soulignant en outre que « celui qui voit le monde seulement à travers le prisme de l’argent, du sexe et du pouvoir est au final incapable de voir autre chose dans l’Eglise également, car son regard ne sait pas se diriger plus haut ou descendre en profondeur pour saisir les dimensions et les motivations spirituelles de l’existence. »
« Mais tout ceci ne changera pas l’attitude des croyants, cela ne portera pas atteinte à la foi et à l’espérance avec lesquelles ils se tournent vers le Seigneur qui a promis d’accompagner son Eglise », affirme-t-il.
« Nous voulons, selon la tradition et la loi de l’Eglise, que ce soit un temps de réflexion sincère sur les attentes spirituelles du monde et sur la fidélité de l’Eglise à l’Evangile, de prière pour l’assistance de l’Esprit, de proximité envers le Collège des cardinaux qui se prépare à l’important service de discernement et de choix qui lui est demandé et dans lequel il trouve sa principale raison d’être », conclut le P. Lombardi.