« Jean Paul II fut très proche du cardinal Joseph Ratzinger qui, lui-même, déjà à l’époque, partageait beaucoup de ses pensées », souligne le cardinal Stanislas Dziwisz, archêveque métropolitain de Cracovie et ancien secrétaire privé de Jean-Paul II et de Karoll Wojtyla, pendant quelque 40 ans.
Dans un entretien avec Mgr Ireneusz Skubis, rédacteur en chef du magazine hebdomadaire catholique polonais Niedziela, le cardinal Dziwisz rappelle que « Jean-Paul II a consulté le cardinal Joseph Ratzinger pour toutes les questions importantes jusqu’aux derniers jours de sa vie ».
« Naturellement, dit-il, chacun a son charisme propre. Le pape Benoît XVI est un grand pape. Ses grandes capacités intellectuelles, et son impact au plan théologique et spirituel, lui ont permis de faire de grandes choses pour le renouveau et le développement de la vie religieuse. »
« Benoît XVI entre sûrement dans l’histoire comme un grand pape. Son charisme est unique, comme était unique celui de Jean-Paul II, mais voyons en cela une complémentarité. Le Saint Esprit dirige l’Eglise et il est en train, en ce moment, de souffler », poursuit le cardinal Dziwisz.
Selon le secrétaire particulier de Jean-Paul II, la décision de Benoît XVI a été « difficile mais courageuse ». Il faut l’accepter, dit-il, « avec foi », et remercier le pape pour « tout ce qu’il a fait et qu’il fera pour nous », car nous pouvons être sûrs que « par la contemplation, la prière, par sa personne et son charisme, il continuera à soutenir l’Eglise ».
Le cardinal polonais a aussi relevé que l’histoire de l’Eglise, en ce dernier siècle, a eu de « vrais grands papes ».
« Chacun d’eux avait son charisme, mais les pontificats ont été intégrés. Et c’est ainsi que l’Eglise a été conduite. Les pasteurs ont été capables, à ce moment-là, d’être ce rocher sur lequel est fondée l’Eglise, sur lequel s’appuyait l’humanité entière. A partir de Léon XIII, Pie X, Benoît XV, Pie XI, Pie XII, et, naturellement, Jean XXIII, Paul VI, Jean Paul I et Jean Paul II, chacun de ces papes a eu son charisme. Chaque pape a apporté dans l’Eglise ce qu’il a reçu de l’Esprit Saint et sa personnalité. Benoît XVI aussi a apporté dans l’Eglise tout ce que l’esprit Saint lui a donné, mais également sa personne, son talent unique et son charisme. Et tout cela donne du fruit », a dit le cardinal Dziwisz.
« Le nouveau pape aussi apportera sa personne dans l’Eglise et enrichira l’Eglise de nouveaux charismes », a poursuivi l’archevêque de Cracovie.
« L’Eglise est un signe de contradiction. Elle a été, elle est et elle sera un signe de contradiction car elle a sa mission, elle porte un message auquel tout le monde ne répond pas forcément. C’est la raison pour laquelle nous prions intensément pour le pape, afin qu’il soit en mesure de guider l’Église, de manière à ce qu’il puisse accomplir la mission que le Seigneur Jésus a confié à l’Eglise », a souligné le cardinal Dziwisz.
« J’ai confiance en les prières de l’Eglise, c’est pourquoi nous pouvons prier l’Esprit Saint de nous indiquer la personne la plus appropriée pour la mission du pape, pour le présent comme pour le futur de l’Eglise. Et puis je pense que nous avons aussi le soutien de l’intercession du bienheureux pape Jean-Paul II », a ajouté le cardinal.
« Nous pouvons aussi compter sur le soutien spirituel de Benoît XVI, qui a dit qu’il demanderait au Seigneur, que toutes les choses dans l’Eglise soient bien disposées au nom de Jésus-Christ », a-t-il ensuite conclu.
Traduction d'Océane Le Gall