« La paix est une tâche qui dure et qui doit toujours être accomplie à nouveau », affirme le cardinal Bertone, dans un message adressé au nom de Benoît XVI aux participants du congrès sur la réconciliation franco-allemande, organisé par les ambassades d’Allemagne et de France près le Saint-Siège, le 7 février, à Rome, à l’université pontificale grégorienne.
Le cardinal Bertone évoque « le fondement d’une politique qui se met vraiment au service de la justice et de la paix, ainsi que du progrès de la famille humaine tout entière ».
Message pour les 50 ans du traité de l’Elysée (22 janvier 1963)
Du Vatican, le 7 février 2013
Le Saint-Père Benoît XVI a pris connaissance avec un vif intérêt de la Conférence qui a lieu à l’Université pontificale grégorienne à l’occasion du 50ème anniversaire du Traité de l’Élysée, promue par les Ambassades de France et de la République fédérale d’Allemagne près le Saint- Siège, sur le thème « Cinquante années d’amitié franco-allemande au service de l’Europe : l’Union européenne, un modèle pour d’autres réconciliations ? ». Sa Sainteté m’a chargé de transmettre aux participants à cet événement son salut cordial, les assurant de sa proximité spirituelle. Le Saint-Père adresse une particulière pensée aux illustres intervenants – Madame Annegret Kramp-Karrenbauer, Ministre-Présidente du Land de Sarre et Chargée des relations culturelles franco-allemandes au niveau de la République fédérale d’Allemagne, Monsieur Michel Barnier, Commissaire européen au Marché intérieur et aux Services financiers, et Monsieur Jacques Santer, ancien Président de la Commission européenne – qui, durant le débat, animeront les échanges d’idées, certainement riches et stimulants.
Les festivités à l’occasion du 50ème anniversaire d’une étape importante sur le chemin commun de réconciliation et de compréhension entre le peuple français et le peuple allemand, rappellent aussi l’engagement personnel des pères du Traité, Charles de Gaulle et Konrad Adenauer. Déjà avant la signature du Traité lui-même, les deux grands protagonistes de l’Europe d’après guerre, avec leur participation à la Messe de réconciliation dans la cathédrale de Reims, mirent en relief que la politique se fonde sur des principes qu’elle ne peut pas se donner à elle- même.
La loi morale naturelle, inscrite par le Créateur dans le cœur de l’homme, les valeurs et les droits humains modelés par l’Évangile constituent le fondement d’une politique qui se met vraiment au service de la justice et de la paix, ainsi que du progrès de la famille humaine tout entière. C’est sur ce fondement qu’à l’avenir l’action politique devra aussi se construire, afin que tout ce qui a été atteint ensemble ne soit pas sapé par de nouveaux défis et par des intérêts particuliers aveugles, ou ne soit pas non plus abandonné. La paix est une tâche qui dure et qui doit toujours être accomplie à nouveau.
Avec ces sentiments, le Saint-Père invoque sur les participants au colloque, de même que sur toutes les populations de France et d’Allemagne, la protection et la bénédiction de Dieu pour un avenir de paix et de liberté dans leurs pays et dans toute l’Europe.
Formulant aussi mes vœux personnels, j’adresse à tous mes plus cordiales salutations.
[Texte original: Français]© Libreria Editrice Vaticana