Bilan de l'année 2012: Benoît XVI plaide pour la famille

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La question de l’être humain est en jeu

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Anne Kurian

ROME, vendredi 21 décembre 2012 (Zenit.org) – Benoît XVI a consacré la majeure partie de son discours à la curie romaine à l’occasion des vœux de Noël à un plaidoyer pour la famille, estimant que dans les menaces qui la concernent, « la question de ce qu’est l’être humain » est en jeu.

Le pape a reçu les cardinaux, les représentants de la curie et du gouvernorat, comme c’est la tradition avant Noël, ce vendredi 21 décembre 2012, au Vatican (Cf. Documents pour le texte intégral).

Il a d’abord fait un bilan de l’année écoulée, évoquant notamment ses voyages apostoliques (Mexique, Cuba, Liban) et le synode pour la Nouvelle évangélisation, puis il a longuement parlé de la famille et enfin des trois « dialogues » de l’Eglise avec les Etats, avec la société et avec les religions.

Benoît XVI a appuyé une large partie de sa réflexion sur un traité « soigneusement documenté et profondément touchant » du Grand rabbin de France, Gilles Bernheim (cf. Zenit du 10 novembre 2012). Cette source a été très remarquée, d’une part pour la reconnaissance interreligieuse qu’elle impliquait et d’autre part pour l’allusion au contexte social français, alors que le pape vient de recevoir les évêques français en viste ad limina.

Le don de soi

Si « la famille est forte et vivante encore aujourd’hui », a-t-il constaté, cependant la crise « la menace jusque dans ses fondements ».

Or, « la question de la famille n’est pas seulement celle d’une forme sociale déterminée », mais c’est « la question de l’être humain lui-même, la question de ce qu’est l’être humain et de ce qu’il faut faire pour être de façon juste une personne humaine », a-t-il estimé.

Benoît XVI a relevé des « défis complexes » sur ces questions, à commencer par « la capacité de l’homme de se lier », capacité constitutive du couple et de la famille qui en découle.

Avec la diffusion « d’une compréhension erronée de la liberté et de l’autoréalisation », et « la fuite devant la souffrance », il a diagnostiqué un « refus du lien humain » croissant.

« L’homme demeure fermé sur lui-même » alors que « c’est seulement dans le don de soi que l’être humain se réalise lui-même, et c’est seulement en s’ouvrant à l’autre, aux autres, aux enfants, à la famille, c’est seulement en se laissant modeler dans la souffrance, qu’il découvre la dimension du fait d’être une personne humaine ».

Et le pape de constater : « avec le refus de ce lien, disparaissent aussi les figures fondamentales de l’existence humaine : le père, la mère, l’enfant ; des dimensions essentielles de l’expérience du fait d’être une personne humaine tombent ».

Dignité de l’enfant

En outre, Benoît XVI a dénoncé une « atteinte à l’authentique forme de la famille, constituée d’un père, d’une mère et d’un enfant » aujourd’hui. Pour le pape, c’est la vision « de l’être même, de ce que signifie en réalité le fait d’être une personne humaine », qui est « en jeu ».

Il a vu dans cette évolution les conséquences de la théorie du « gender », où « le sexe n’est plus un donné d’origine de la nature, un donné que l’être humain doit accepter et remplir personnellement de sens, mais un rôle social dont on décide de manière autonome ».

Dans cette mouvance d’une « profonde fausseté », a-t-il poursuivi, « l’être humain nie sa nature et décide qu’elle ne lui est pas donnée comme un fait préparé à l’avance, mais que c’est lui-même qui se la crée ». Il « conteste sa propre nature. Il est désormais seulement esprit et volonté ».

Le pape a fait observer un paradoxe à ce sujet : l’homme déplore « la manipulation de la nature, pour ce qui concerne l’environnement », cependant il prône un « choix à l’égard de lui-même », il revendique de pouvoir « choisir sa nature ».

Pour Benoît XVI au contraire, la dualité homme/femme « est essentielle pour le fait d’être une personne humaine », c’est même une « exigence qui provient de la création », car ils sont « des formes complémentaires de la personne humaine ».

Et, a-t-il fait remarquer, « si la dualité d’homme et de femme n’existe pas comme donné de la création, alors la famille n’existe pas non plus comme réalité établie à l’avance par la création » et c’est finalement l’enfant qui en est victime car « il a perdu la place qui lui revenait jusqu’à maintenant et la dignité particulière qui lui est propre ».

En effet, « de sujet juridique indépendant en soi, il devient maintenant nécessairement un objet, auquel on a droit et que, comme objet d’un droit, on peut se procurer ».

Benoît XVI a mis en garde : « Là où la liberté du faire devient la liberté de se faire soi-même, on parvient nécessairement à nier le Créateur lui-même, et enfin par là, l’homme même est dégradé dans l’essence de son être ».

« Dans la lutte pour la famille, l’être humain lui-même est en jeu », a-t-il conclu.

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ZENIT Staff

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