Anne Kurian
ROME, jeudi 13 décembre 2012 (Zenit.org) – La crèche de la Place Saint-Pierre donnera cette année l’image « d’une communauté simple et sobre », dans l’esprit de l’art de la crèche, instauré par saint François d’Assise.
C’est ce qu’a déclaré le président de la région italienne de la Basilicate, M. Vito De Filippo, en présentant, ce 13 décembre, la crèche offerte par sa région à Benoît XVI (cf. Zenit du 5 décembre 2012).
L’occasion pour Mgr Giuseppe Sciacca, secrétaire général du Gouvernorat de l’Etat de la Cité du Vatican, et M. Antonio Paolucci, directeur des musées du Vatican, également présents, de méditer sur le sens de la crèche : une illustration du Christ « plantant sa tente » parmi les hommes, mais aussi un rappel de « la fraternité » qui unit toutes les créatures.
Attachement au pape
<p>La crèche imposante de Saint-Pierre, de 150 m², avec une centaine de santons d’une trentaine de centimètres de hauteur, représentant la Sainte Famille dans le monde des paysans de la Lucanie – ancien nom de la Basilicate – est insérée dans une structure en harmonie avec l’architecture de la basilique vaticane.
Il s’agit d’une œuvre de Francesco Artese, 55 ans, artiste ayant déjà exposé à New York, Washington, Monaco, Paris, Varsovie, Dublin, Ljubljana, selon un communiqué du Saint-Siège. Son œuvre la plus importante est une représentation du décor des « Pierres de Matera » (Sassi di Matera), commanditée par l’UNESCO pour le Musée de la Nativité de Bethleem (1999).
Le président de la Région Basilicate, M. Vito De Filippo, a exprimé sa « fierté » pour cette œuvre, mais aussi sa « gratitude envers le Saint-Père qui a accepté cette initiative ».
Ce don « exprime le sentiment d’attachement de la communauté lucanienne envers l’Eglise universelle et son Pasteur », a-t-il ajouté, précisant que la crèche en question offrira l’image « d’une communauté simple et sobre », dans l’esprit de l’art de la crèche, instauré par saint François d’Assise.
Le Christ parmi les hommes
Mgr Sciacca a rappelé par ailleurs que la crèche, « icône du mystère de l’incarnation », symbolisait le Seigneur qui « a planté la tente de son humanité au milieu des hommes ».
Noel n’est pas une « froide commémoration académique » de la naissance de Jésus de Nazareth mais une « mémoire qui réactualise l’évènement du salut », a ajouté Mgr Sciacca, illustrant son propos en citant l’écrivain Giovanni Papini: « Même si le Christ naissait mille ou dix-mille fois à Bethleem, il ne te sera d’aucun bénéfice s’il ne naît une fois au moins dans ton cœur ».
Fraternité entre toutes les créatures
Selon Antonio Paolucci, une crèche est caractérisée par sa « pluralité » et son « oblicité » : elle est plurielle, a-t-il expliqué, car elle « inclut tout le monde: pasteurs, assistants, femmes, enfants, animaux », ce qui « fait comprendre la mystérieuse et profonde fraternité qui unit les créatures sous le ciel ». Elle est aussi « oblique » par sa capacité à être « représentée partout, par n’importe qui en n’importe quel lieu ».
Celle de Saint-Pierre « synthétise cette année les traits saillants de la région Basilicate, de l’architecture à l’environnement géologique » en passant par « des lieux sacrés » les plus connus, a-t-il souligné.
Le coût de l’installation de cette crèche par le Saint-Siège est de 21.800 euro, ce qui représente une économie d’environ 180.000 euros par rapport à l’an dernier.
Le reste est offert par la région Basilicate, grâce aux donations de communautés locales et d’entreprises de la région, parmi lesquelles Shell et Total, Eni et Enel, ou encore Siderpotenza, pour un investissement total de quelque 90.000 euros.