Anne Kurian
ROME, mercredi 12 décembre 2012 (Zenit.org) – « L’unité des chrétiens n’est pas une illusion », déclare le cardinal Koch, qui précise qu’elle ne consiste pas en « une pluralité d’Eglises séparées » mais en une « pluralité d’Eglises locales qui, dans leur variété de formes, sont réellement une unique Eglise ».
Le cardinal suisse Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, est intervenu sur le thème « L’unité des chrétiens: illusion ou promesse? Aspects œcuméniques de l’Année de la Foi », à l’Université du Latran, le 10 décembre 2012.
Pour une pluralité d’Eglises locales
Selon Radio Vatican, le cardinal a affirmé que « l’unité visible de l’Eglise est la grande promesse que nous fait Jésus et ne peut donc être considérée comme une simple illusion ».
Il a déploré que « la mentalité postmoderne » soit aussi à l’œuvre à l’intérieur du christianisme, mettant notamment en garde contre « les courants favorables au pluralisme » qui « partent du présupposé qu’il n’y a pas seulement une multiplicité de religions, mais aussi une pluralité de révélations divines ».
Dans le cadre de l’unité des chrétiens, a estimé le cardinal, ce pluralisme est « le problème principal » du mouvement œcuménique aujourd’hui : ce courant considère en effet l’unité comme une simple « reconnaissance tolérante de la multiplicité et variété ».
En d’autres termes, a-t-il précisé, « l’idée originaire de l’unité visible dans la foi commune, dans les sacrements et dans les ministères ecclésiaux a été progressivement abandonnée en faveur du postulat d’une reconnaissance des diverses communautés ecclésiales comme Eglises et donc parties de l’unique Eglise de Jésus Christ », notamment chez certaines Eglises issues de la Réforme.
Cependant, rappelle le cardinal, pour l’Eglise catholique, « le modèle originaire de l’unité œcuménique est la Trinité », c’est-à-dire que « le vrai objectif de l’œcuménisme doit être celui de transformer la pluralité des Eglises confessionnelles séparées les unes des autres en pluralité d’Eglises locales qui, dans leur variété de formes, sont réellement une unique Eglise ».
Dans le cas contraire, l’unité visible de l’Eglise « devient une simple somme des réalités ecclésiales variées », que le cardinal a comparées à « des familles qui conduisent leur vie de façon indépendante et s’invitent à déjeuner de temps en temps ».
Pour un témoignage crédible de la foi chrétienne
Le cardinal a également souligné l’importance de « maintenir l’objectif de la pleine unité visible des Eglises comme le seul moyen d’assurer un témoignage crédible de la foi chrétienne aujourd’hui ».
Pour lui, l’œcuménisme est inséparable de la nouvelle évangélisation : « le témoignage authentique de l’Evangile du Christ ne sera possible que lorsque les Eglises auront réussi à guérir des divisions » et à « marcher ensemble comme un seul ».
En effet, a-t-il fait observer, « la pensée laïque moderne et la privatisation de la religion sont en partie la conséquence des divisions tragiques entre les Eglises aux 16e et 17e siècles ».
Le cardinal Koch a enfin insisté sur le rôle essentiel de la prière dans la recherche de l’unité chrétienne: « comme Jésus priait lors de la dernière Cène, pour que ses disciples «soient un afin que le monde croie », de la même manière, tous les chrétiens d’aujourd’hui doivent à la fois prier et prendre des mesures concrètes pour restaurer l’unité de l’unique Corps du Christ ».