La Vierge Marie, habitée par le silence, la Grâce et la joie

Les trois enseignements de Benoît XVI sur l’Immaculée Conception

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Anne Kurian

ROME, lundi 10 décembre 2012 (Zenit.org) – La fête de l’Immaculée Conception de Marie enseigne à « écouter la voix de Dieu qui parle dans le silence », à « accueillir sa grâce », en disant « non à l’égoïsme » et « oui à l’amour authentique » pour « goûter ainsi la vraie joie », déclare Benoît XVI.

Pour le 8 décembre 2012, en la solennité de l’Immaculée Conception, le pape s’est rendu place d’Espagne, à Rome, au pied de la Trinité des Monts, pour apporter, selon la tradition, des fleurs au pied de la statue de la Vierge.

Après la lecture d’un extrait de l’Apocalypse, le pape a livré trois enseignements, évoqués par l’Evangile de cette solennité, l’Evangile de l’Annonciation.

Ce qui est grand passe inaperçu

Tout d’abord, le pape met en lumière le fait que ce « moment décisif pour le destin de l’humanité », le moment où Dieu se fait homme, est « enveloppé d’un grand silence » : « c’est un évènement qui, s’il avait lieu aujourd’hui, ne laisserait aucune trace dans les journaux », fait-il remarquer.

Dans cette optique, « ce qui est vraiment grand passe souvent inaperçu », ajoute Benoît XVI, pour qui « le silence tranquille se révèle plus fécond que l’agitation frénétique » et que « l’activisme qui nous rend incapables de nous arrêter, de rester tranquilles ».

C’est en effet dans le silence que « le Seigneur fait entendre sa voix discrète », rappelle-t-il : « la voix de Dieu ne se reconnaît pas dans le vacarme et l’agitation » et son dessein dans la vie de l’homme « ne se perçoit pas en restant à la surface, mais en descendant à un niveau plus profond, où les forces en action ne sont pas économiques et politiques, mais morales et spirituelles ».

Le salut n’est pas l’œuvre de l’homme

Le second message de l’Immaculée est que « le salut du monde n’est pas œuvre de l’homme – de la science, de la technique, de l’idéologie – mais vient de la Grâce », poursuit Benoît XVI.

« Grâce », explique-t-il, signifie « l’Amour dans sa pureté et sa beauté », c’est-à-dire « Dieu même tel qu’il s’est révélé dans l’histoire ». En ce sens, Marie la «pleine de grâce» rappelle « le primat de Dieu dans notre vie et dans l’histoire du monde ».

Cet amour de Dieu, ajoute-t-il n’est pas « n’importe lequel » : il peut « introduire dans des poumons intoxiqués un nouvel oxygène, un air sain, une nouvelle énergie de vie » car « la puissance d’amour de Dieu est plus forte que le mal ».

« Aussi bas que l’homme puisse tomber, il n’est jamais tombé trop bas pour Dieu, qui est descendu jusqu’aux enfers », insiste le pape, exprimant l’espérance que « le souffle de la grâce peut rendre la vie belle et riche de signification, même dans les situations les plus inhumaines ».

Pour Benoît XVI, seul l’amour de Dieu peut « combler les vides que l’égoïsme provoque dans l’histoire des personnes, des familles, des nations et du monde », vides qui « peuvent devenir des enfers, où la vie humaine est comme tirée vers le bas et vers le néant », et dont les « faux remèdes que le monde propose » ne font qu’ « élargir le gouffre ».

Non à l’égoïsme, oui à la joie

C’est pourquoi le pape appelle à « apprendre à dire non à la voix de l’égoïsme » et à « dire oui à celle de l’amour authentique ».

Benoît XVI estime qu’en Marie, qui est « sans péché originel », il n’y a « pas d’obstacle, pas d’écran, rien qui ne la sépare de Dieu » : « sa relation avec Dieu est libre d’une quelconque faille aussi petite soit-elle », en elle, « pas l’ombre d’un égoïsme », mais la « parfaite syntonie » de son « petit cœur humain parfaitement « centré » dans le grand cœur de Dieu ».

D’où le troisième enseignement du pape, qui retentit comme un appel à « la joie », « cette joie authentique qui se répand dans le cœur libéré du péché ».

En effet, constate-t-il, « le péché porte avec lui une tristesse négative, qui conduit à se refermer sur soi ». Au contraire, « la Grâce apporte la vraie joie, qui ne dépend pas de la possession des choses mais qui est enracinée dans l’intime, et que rien ni personne ne peut ôter ».

Le christianisme, conclut le pape, est essentiellement une « joyeuse nouvelle » : il est « l’annonce de la victoire de la Grâce sur le péché, de la vie sur la mort ».

Et s’il comporte « des renoncements et une discipline de l’esprit, du cœur et du comportement », ce n’est pourtant pas « un obstacle à la joie, un ensemble d’interdictions et de règles » mais une libération de « la racine vénéneuse de l’égoïsme, qui fait du mal à soi-même et aux autres ».

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ZENIT Staff

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