Antonio Gaspari
Traduction d’Hélène Ginabat
ROME, mardi 4 décembre 2012 (Zenit.org) – L’informaticien de la Secrétairerie d’Etat, Claudio Sciarpelletti, a été condamné par le tribunal du Vatican à quatre mois de prison, ramenés à deux mois en raison notamment de l’absence de précédents.
Il est déclaré coupable de complicité pour « avoir aidé à échapper aux enquêtes des autorités » à propos du vol et de la diffusion de documents confidentiels par Paolo Gabriele, alors majordome du pape Benoît XVI.
La sentence a été annoncée samedi 1erdécembre en la salle de presse du Vatican.
M. Sciarpelletti avait été soupçonné de recel, après la saisie dans son bureau, survenue le 25 mai 2012, d’« une enveloppe contenant certains documents, sur laquelle il était écrit : « P. Gabriel – Personnel », et qui portait, au dos, le cachet : « Secrétairerie d’Etat – Bureau d’Informations et de Documentation ».
Claudio Sciarpelleti a d’abord donné à la police judiciaire une version selon laquelle l’enveloppe lui avait été remise par Paolo Gabriele.
Le lendemain, l’accusé a fourni une seconde version des faits, soutenant que l’enveloppe lui avait été confiée par Mgr Carlo Maria Polvani (son supérieur), pour qu’il la garde et la remette à Paolo Gabriele.
Au cours de l’interrogatoire devant le juge d’instruction, lors de l’audience du 28 juin 2012, M. Sciarpelletti a répété que l’enveloppe lui avait été confiée par Mgr Polvani pour Paolo Gabriele. Mais à l’audience du 21 juillet 2012, Paolo Gabriele a dit clairement que c’était lui qui avait confié les documents à M. Sciarpelletti. Pour sa part, Mgr Polvani a exclu catégoriquement avoir remis des documents à M. Sciarpelletti.
Le Collège des juges a considéré digne de foi le témoignage de Mgr Polvani et le tribunal a retenu que la version la plus digne de foi était celle selon laquelle « l’auteur de la remise des documents avait été M. Paolo Gabriele ».
En ce qui concerne le comportement de M. Sciarpelletti « qui a consisté à fermer l’enveloppe et à y apposer le cachet », le Collège des juges a estimé qu’il s’agissait d’une « tentative pour empêcher que d’autres personnes ne puissent prendre connaissance des documents confidentiels qui y étaient contenus, et dont il avait connaissance ».
« Le soin avec lequel M. Sciarpelletti a caché l’enveloppe, rangée dans un tiroir presque inaccessible et à l’intérieur d’une chemise », confirme la thèse selon laquelle « il connaissait les documents et leur caractère confidentiel, ce qui l’aurait poussé à prendre de telles précautions ».
En outre, le tribunal a retenu que M. Paolo Gabriele entretenait de bonnes relations avec M. Sciarpelletti. Ils se fréquentaient en famille, en dehors de leur lieu de travail, y compris chez M. Sciarpelletti, comme l’a admis ce dernier lors de son interrogatoire du 28 juin 2012.
En raison de l’absence de précédent et des bons services rendus par l’accusé, la peine a été réduite de quatre mois à deux mois de réclusion. L’exécution de la peine est suspendue pour une durée de cinq ans, selon les conditions de la loi. En outre, le tribunal a décidé de suspendre la mention de la condamnation sur son casier judiciaire, sous réserve de tout nouveau délit à l’avenir.
Si cette partie du procès est terminée, a expliqué le P. Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège, l’enquête reste ouverte pour les autres délits qui ont été contestés. La décision sur la façon de procéder dépendra des intentions de Benoît XVI.