Entrer en Avent par la porte de l'amour et du service fraternel

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Ou comment « hâter la venue du Seigneur »

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Marie Ruel

ROME, samedi 1er décembre 2012 (Zenit.org) – En cette Année de la foi, Marie Ruel, spécialiste en liturgie, a accepté de présenter brièvement les éléments essentiels de chaque temps liturgique aux lecteurs de Zenit.

Pour l’Avent, elle met en évidence les trois « jours » annoncés par la liturgie : le « jour » de la « naissance » du messie, le jour de la « manifestation » de Dieu au cœur de tout homme, le jour de la manifestation définitive de la « gloire » du Seigneur.

« C’est par l’amour déployé et le service fraternel que nous hâtons la venue du Seigneur en nous et à la fin des temps », explique-t-elle.

***

Si nous devions résumer l’Avent, ce serait avec ces simples mots : « Voici venir des jours ». Elle contient le mystère de l’Avent.

1er  « jour » attendu : « Voici venir des jours où enfantera celle qui doit enfanter »

(cf. Mi 5, 2 – 4e dimanche de l’Avent, année liturgique C)

Dès que nous évoquons l’Avent, la première image qui nous vient à l’esprit, c’est Noël, cette fête de la naissance de Jésus. Aussi nous préparons-nous, comme Marie, à recevoir le Messie.

Si c’est l’image qui vient en premier à l’esprit, elle ne commence à être vraiment développée dans les lectures de la liturgie qu’à partir du 17 décembre, ce qui est relativement tard dans le cheminement de l’Avent.  

2e  « jour » : « Voici venir des jours où Dieu ne cachera plus son visage »

(cf. Is 63, 6 – 1er dimanche de l’Avent, année liturgique B)

Moins facilement repérée, ce « jour » attendu, qui embrasse plus que le temps de l’Avent, mais qui y est déjà contenu, c’est celui de la manifestation de Dieu au cœur de chaque homme.

Les antiennes d’ouverture des messes quotidiennes chantent cette attente. Par exemple, le mercredi : « Le Seigneur va venir sans tarder et se manifester à toutes les nations » ou le samedi : « Seigneur montre-nous ton visage. »

Ainsi, Église attend et surtout désire la manifestation du « Dieu-avec-nous », celui qui vient faire sa demeure en nous.

3e  « jour » : « Voici venir des jours où le Seigneur viendra avec puissance »

(cf. Is 40, 10, 2e dimanche de l’Avent, année liturgique B)

Le « jour » promis, mis en avant dès le premier jour de l’Avent : il s’agit de la venue en gloire du Seigneur. Plus que tout autre chose, nous désirons la venue définitive du Seigneur à la fin des temps.

Il est bon de noter que c’est cette venue définitive qui a donné son nom au temps liturgique dans lequel nous venons d’entrer : l’Avent qui veut dire avènement ou venue. Ainsi lorsque nous disons « temps de l’Avent » nous ne disons pas vraiment temps qui prépare à Noël, mais bien « temps de l’avènement » définitif.

La naissance de Jésus à Bethléem est le premier jalon de cet avènement. Notre marche d’Avent est une ouverture progressive de tout notre être à l’éternité. C’est pour cela que la fin de l’année liturgique rejoint le début de l’Avent.

En conclusion

L’Avent conjugue les attentes.

Avec Marie, nous attendons : la naissance du Seigneur.

Avec l’Église, nous attendons : la venue du Christ à la fin des temps.

Avec nos frères, nous attendons : la manifestation du Christ dans nos vies.

Mais, comme le remarque saint Cyrille de Jérusalem pour vivre l’Avent : « Ne nous arrêtons pas au premier avènement » c’est-à-dire à la naissance de Jésus, « attendons le second » celui de « sa venue éclatante ».

Un célèbre texte de saint Bernard s’intéresse, quant à lui, à ce qu’il appelle « la venue intermédiaire », celle de la manifestation du « Dieu-avec-nous ». « Nous savons qu’il y a une triple venue du Seigneur », dit saint Bernard, et il précise : « la troisième se situe entre les deux autres ». « Cette venue intermédiaire – continue-t-il – est vraiment comme la voie par laquelle on passe de la première à la dernière. »

Le moyen de bien vivre l’Avent, c’est-à-dire vivre cette venue intermédiaire qui appelle la venue définitive, c’est la charité. Regardons Marie. Son attente de l’enfant promis l’a conduite à rejoindre sa cousine pour la servir. C’est par l’amour déployé et le service fraternel que nous hâtons la venue du Seigneur en nous et à la fin des temps. Car « où sont amour et charité, Dieu est présent » : tel est l’avènement de Dieu, en son Fils, en nous, à la fin des temps.

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ZENIT Staff

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