Même loin de Rome, les catholiques sentent la proximité du pape

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Entretien avec un archevêque chinois, Mgr Savio Hon Tai Fai

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Propos recueillis par H. Sergio Mora

Traduction d’Anne Kurian

ROME, mercredi 27 juin 2012 (ZENIT.org) – « Même loin de Rome, les catholiques sentent la proximité du pape », affirme Mgr Savio Hon Tai Fai, sdb, archevêque chinois et secrétaire – « numéro deux » – de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples.

Mgr Savio Hon Tai Fai fait le point, pour les lecteurs de Zenit, sur les défis de la nouvelle évangélisation aujourd’hui et sur le rôle particulier du pape auprès des croyants.

Zenit – Excellence, quels sont les défis de l’évangélisation dans le cadre de la mondialisation?

Mgr Savio Hon – Le phénomène croissant de la mondialisation représente deux défis très clairs : d’abord, la sécularisation, qui est un système de vie qui cherche à mettre de côté la dimension transcendantale, la dimension de Dieu. Il se répand partout, même dans les pays moins préparés pour aborder ce phénomène.

Le second défi est celui de l’inculturation: la foi doit toujours s’unir à la vie quotidienne des personnes et aujourd’hui c’est très difficile à faire.

Cependant il y a aussi beaucoup de possibilités, grâce à la mondialisation qui facilite les voyages, les contacts, la communication et un plus grand échange de tous les partis.

Que représente le témoignage du pape pour ceux qui vivent loin, qu’ils connaissent la foi ou non ?

Le Saint-Père a un rôle spécial: il est le successeur de Pierre, le roc que le Seigneur a choisi, sur lequel Jésus-Christ a édifié l’Eglise. Ce qui importe n’est pas qui est le pape, c’est le fait que l’on sache que là où est le pape, là est le successeur de Pierre. Et c’est très important.

Et avec Benoît XVI en particulier ?

Nous avons de la chance d’avoir ce pape, qui a servi longuement le Saint-Siège. Même s’il est âgé et qu’il a des limites humaines, comme nous pouvons en avoir nous-mêmes, il rend un service fabuleux en exprimant la foi en termes simples et en encourageant les hommes à entrer en communion.

Qui habite dans des pays éloignés, comme en Asie, perçoit cela?

Ce n’est pas parce qu’il est loin qu’on ne l’entend pas. Je viens de la Chine, où l’Eglise a beaucoup de difficultés, spécialement sur les thèmes comme la liberté religieuse. Le pape est le chef de l’Eglise et pour cela les fidèles de Chine l’acceptent très volontiers et le reconnaissent. L’obstacle qui demeure est souvent de type politique. Bien que nous soyons loin de Rome nous avons senti très fort la proximité du Saint Père dans ses messages, surtout son soin particulier pour l’Eglise de notre pays.

Comment évoluent les vocatiosn à la vie consacrée par rapport au passé?

Je ne suis pas en mesure d’émettre un jugement sur le passé, mais aujourd’hui dans le monde – surtout depuis le Concile Vatican II – l’intériorisation de la foi est très accentuée, y compris dans la formation des futurs prêtres. Elle est importante car elle fait place à la liberté, elle permet d’avoir le moins de conditionnements possibles, et ceci je le vois aussi dans les lieux les plus pauvres.

Vous êtes salésien: comment voyez-vous aujourd’hui le charisme de Don Bosco?

Don Bosco avait rêvé aussi un temps d’évangéliser la Chine et je crois que son charisme a une fraîcheur incroyable, pour l’approche des jeunes, de la famille, avec cet optimisme dans les diverses activités. Tout se résume en une phrase: « Vous pouvez tout faire excepté pécher ». C’est un vrai père qui attire et touche le cœur des jeunes.

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ZENIT Staff

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