Anne Kurian
ROME, lundi 25 juin 2012 (ZENIT.org) – Jésus est « l’unique modèle du prêtre », rappelle Mgr Bruguès, d’où la nécessité d’une « relation vive et constante » avec lui, relation qui forme ensuite le prêtre à des « relations interpersonnelles selon l’Evangile ».
Mgr Jean-Louis Bruguès, secrétaire de la Congrégation pour l’éducation catholique, a en effet participé à la présentation du document « Orientations pastorales pour la promotion des vocations au ministère sacerdotal », ce 25 juin 2012, au Vatican.
Le document, écrit sous l’égide de son dicastère, et de l’œuvre pontificale pour les vocations sacerdotales, a été également présenté par le cardinal Zenon Grocholewski, préfet du dicastère, et Mgr Angelo Vincenzo Zani, sous-secrétaire.
Mgr Bruguès s’est arrêté sur la seconde partie du document, intitulée « vocation et identité du sacerdoce ministériel », qui met en lumière les « traits fondamentaux » du sacerdoce et souligne des « éléments importants qui sont aujourd’hui oubliés ou menacés ».
Le document, explique le théologien français, présente « la vérité de la vocation au sacerdoce ministériel », « authentique trésor de vie » pour le salut du monde.
Il constate aujourd’hui une « transformation progressive » du sacerdoce en « profession » ou « métier », comme si, dit-il « la vie du ministère pouvait se réduire à une série de choses à faire, avec compétence professionnelle et contrôle syndical ».
Le sacerdoce, poursuit-il, risque donc des « déviations », telles que l’activisme, la solitude due à l’individualisme, ou encore la confusion des rôles dans l’Eglise.
Par conséquent, souligne-t-il, il est nécessaire de rappeler que « la vocation au sacerdoce a lieu dans le cadre d’un dialogue d’amour entre Dieu et l’homme » : il s’agit ici, précise-t-il, d’un « appel à une relation typique, stable et exigeante, avec Jésus même, unique modèle du sacerdoce du Nouveau testament ».
La vocation au sacerdoce doit donc accorder un soin particulier à la « relation vivante et constante avec Jésus », lui dédiant « tout le temps nécessaire » et cultivant cette relation « chaque jour », insiste-t-il.
Cette relation « nouvelle et spécifique » avec Jésus fait entrer l’appelé dans une relation « nouvelle et spécifique » avec la communauté chrétienne, constate Mgr Bruguès : s’il reste « à l’intérieur d’elle », cependant il se trouve « devant elle », car il assume l’identité et le rôle du « Christ tête », non comme un « pouvoir », mais comme un « service ».
En outre, fait-il remarquer, l’Eglise ne subsisterait pas sans « les sacrements » et la « conduite » du prêtre « au nom du Christ ».
Soulignant la dimension « trinitaire » du sacerdoce, l’archevêque rappelle que la « communion de l’Eglise » exige du prêtre la « nécessité d’expérimenter la fraternité apostolique », ainsi que des « relations interpersonnelles selon l’Evangile » : on passe donc, explique-t-il, de la relation avec le Christ à la « dimension ecclésiale typique du ministère sacerdotal ».
Si le document promeut les vocations, il ne s’agit pas pour autant d’accueillir aveuglément : il donne en ce sens des points précis de discernement. Ainsi, la personne appelée doit vivre « une expérience de vie communautaire profonde », une « relation intime d’amour » avec Dieu, une « maturation affective », une participation « large et docile » à la vie de l’Eglise.
En outre, Mgr Bruguès souligne le rôle « décisif » des accompagnateurs vocationnels et le bienfait d’exemples de saintes figures sacerdotales.