ROME, vendredi 22 juin 2012 (ZENIT.org) – « L’eugénisme et les droits de l’homme, les enjeux du dépistage prénatal » : tel est le thème d’une table ronde qui réunira jeudi 28 juin prochain au Conseil de l’Europe les associations européennes de personnes porteuses de trisomie 21 mobilisées autour de l’initiative « Stop Eugenics Now ». A ce jour, déjà 25 organisations nationales ont signé la déclaration « L’eugénisme n’est pas un droit de l’homme », en ligne sur le site www.stopeugenicsnow.org.
C’est la première fois que tant d’organisations « trisomie 21 » agissent ensemble au niveau européen pour dénoncer l’eugénisme et la discrimination. La table ronde du 28 juin vise à éveiller la conscience des institutions sur la dérive eugéniste de la société européenne. Elle intervient alors que la Cour européenne des droits de l’homme (Strasbourg) est invitée dans l’affaire Anita Krüzmane contre Lettonie à reconnaître comme un droit de l’homme l’accès systématique à la procédure de dépistage-élimination prénatale des enfants trisomiques, au nom du droit à la vie privée et à la santé de la mère. En fait, Anita Krüzmane se plaint que sa fille trisomique ait échappé à la procédure eugénique de « dépistage-élimination ».
A l’issue de la table ronde, un projet de Résolution de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe « Combattre l’eugénisme et les discriminations contre les personnes handicapées » sera présenté par M. Luca Volontè député italien président du groupe politique majoritaire (PPE). Cette Résolution rappellera les obligations des Etats envers les personnes handicapées face au drame de leur élimination et discrimination systématiques. Les Etats ont l’obligation en droit européen et international de protéger la vie et la santé de toute personne, et en particulier des personnes handicapées. Or, en France par exemple, 96% des fœtus détectés trisomiques sont éliminés, et le dépistage est de plus en plus systématique.
Participeront à la table ronde des délégations des organisations « trisomie 21 » en provenance de nombreux pays, dont la Russie, la Pologne, l’Espagne, la France, l’Allemagne, l’Irlande, ainsi que des députés, personnels diplomatiques et fonctionnaires du Conseil de l’Europe.
Patrick Clarke, directeur exécutif de Down Syndrome Irlande, et fortement impliqué dans des organisations européennes et internationales Trisomie 21 et Jean-Marie Le Méné, Président de la Fondation Jérôme Lejeune, interviendront aux côtés de Luca Volontè et de Grégor Puppinck, directeur de l’ECLJ.
Pour Grégor Puppinck, « les personnes handicapées, comme d’autres catégories de personnes à d’autres époques, ont aujourd’hui l’obligation de démontrer leur humanité pour bénéficier de la protection des droits de l’homme. Face à cela, nous devons travailler non seulement à humaniser notre regard sur le handicap, mais aussi à « réhumaniser » les droits de l’homme, car ils ont tendance à développer une idée très abstraite et désincarnée de l’Homme, une idée qui peut se révéler finalement inhumaine comme le prouverait la consécration d’un droit à l’eugénisme. C’est de notre conception de la nature humaine que dépend le contenu des droits humains ».
Cette table ronde se déroulera le jeudi 28 juin 2012 au Conseil de l’Europe, à Strasbourg, à partir de 13h. Elle est ouverte au public (inscription obligatoire à info@eclj.org). Table ronde organisée par le Centre Européen pour le Droit et la Justice (ECLJ, Strasbourg) et le collectif européen Stop Eugenics Now, avec le soutien du Parti Populaire Européen.
• La déclaration « L’eugénisme n’est pas un droit de l’homme » reste ouverte à la signature des particuliers et organisations sur le site www.stopeugenicsnow.org.
• L’ECLJ qui intervient devant la Cour européenne dans l’affaire Anita Krüzmane contre Lettonie a publié un dossier sur cette affaire publié à l’adresse http://eclj.org/pdf/cedh-affaire-anita-kruzmane-lettonie-observations-ecrites-de-eclj.pdf