ROME, jeudi 19 avril 2012 (ZENIT.org) – Un prêtre vietnamien, du diocèse de Hanoi, le P. Nguyen Van Binh, curé de la paroisse de Yên Kiên, a été agressé très violemment le 14 avril : le motif serait le trop d’influence des catholiques dans la société.
L’agression est dénoncée par l’archevêché de Hanoi qui réclame une enquête, souligne « Eglises d’Asie » (EDA) et, à Rome, par Radio Vatican qui a recueilli un témoignage.
Un groupe d’individus a détruit « un établissement destiné à accueillir des orphelins » et « le prêtre responsable de cet établissement a été sauvagement frappé, a perdu connaissance et a été transporté à l’hôpital », explique EDA.
Le 15 avril, les faits ont été rapportés dans un communiqué signé du chancelier de l’archevêché de Hanoi, mis en ligne sur le site de l’archidiocèse.
Le P. Nguyen Van Binh avait en effet acheté un terrain de 500 m². Il y avait fait construire une maison avec l’intention d’y accueillir de jeunes orphelins de la région.
Apprenant la destruction, le curé s’est rendu sur place et a été roué de coups. Il souffre « du tympan, d’écoulement de sang à l’intérieur des oreilles, d’ecchymoses sur le visage », et il « se plaint de maux de tête et de douleurs au ventre », précise EDA.
Le communiqué de l’archevêché dénonce « les coups féroces assénés sans motif par le groupe de voyous » comme « une violation de la loi » et « une atteinte brutale à la dignité humaine ».
L’archevêque de Hanoi a pour sa part adressé une lettre à la Sécurité publique du district de Chuong My, « lui demandant de mener une enquête rapide et de faire toute la lumière sur cette affaire, afin que soit mis un terme à ces pratiques sauvages et que plus personne n’en souffre désormais », précise EDA. Il réclame que « la dignité humaine » soit « respectée ».
Selon des témoins, indique EDA, les forces de la Sécurité publique « étaient présentes au moment où le prêtre est arrivé sur les lieux et a été agressé » et « des forces de police avaient été placées également autour des lieux où se sont déroulés les faits ». la police serait aussi « intervenue auprès du personnel de l’hôpital, pour empêcher que les brutalités commises sur le prêtre soient révélées ».
Le projet et la construction de l’orphelinat était placés sous la responsabilité d’une association caritative locale nommée « famille agadè ».
« J’ai vu le père, raconte un témoin à Radio Vatican, il venait d’être emmené à l’évêché, il m’a raconté que tout d’un coup ce jour-là, des personnes qu’il ne connaissait pas l’ont agressé. Elles l’ont frappé. Il s’est évanoui. Il était par terre et ces personnes en ont profité pour le frapper dans les tympans avec leurs souliers en pointe. Le prêtre s’est aperçu que du sang coulait de son oreille. Il est ensuite parti à l’hôpital ».
Sur les motifs de l’agression, le témoin confie : « Le père sait que c’est sans doute à cause de l’influence que nous avons. De l’influence que nous les catholiques avons (…). Il n’y a aucune autre raison. Moi-même je suis révoltée. C’est inadmissible. Ces épisodes de violence contre les prêtres, contre les catholiques (…). Certainement, il y a derrière tout ça quelqu’un qui soulève, qui pousse les personnes à agir ainsi. C’est intentionnel. Qui va répondre de ces faits là ? On exige la clarté ».