ROME, jeudi 5 avril 2012 (ZENIT.org) – Benoît XVI rappelle que l’ordination sacerdotale ne peut être conférée qu’à des hommes. Ce qui est en jeu c’est l’obéissance au Christ lui-même, mieux l’imitation du Christ dans on obéissance. Il indique aussi la voie du renouveau dans l’Eglise.
Dans son homélie de la messe chrismale, ce jeudi matin, 5 avril, en la basilique vaticane, le pape a fait allusion à une invitation à la désobéissance lancée par un groupe de quelque 300 prêtres en Autriche, en septembre 2011. Il s’est interrogé : est-ce là une façon efficace de stimuler le renouveau dans l’Eglise ?
Et comme l’acte de désobéissance suggéré par ce groupe est l’ordination sacerdotale de femmes ; Benoît XVI a suggéré, tout en admettant la sincérité de leur désir de renouveau, que le vrai renouveau de l’Eglise s’atteint autrement. Il a donné en exemple le Christ lui-même, des saints, des fondateurs de réalités ecclésiales actuelles dynamiques.
Benoît XVI précise que « cette désobéissance, qui devrait aller jusqu’à ignorer des décisions définitives du Magistère », notamment sur la question de l’Ordination des femmes.
A ce propos, a-t-il déclarée, la réponse de Jean-Paul II a été définitive : « Le bienheureux Pape Jean-Paul II a déclaré de manière irrévocable que l’Église, à cet égard, n’a reçu aucune autorisation de la part du Seigneur ».
Et de s’interroger : « La désobéissance est-elle un chemin de renouveau de l’Église ? Nous voulons croire les auteurs de cet appel, quand ils affirment être mus par la sollicitude pour l’Église, être convaincus que l’on doit affronter la lenteur des Institutions par des moyens drastiques pour ouvrir des chemins nouveaux – pour ramener l’Église à la hauteur de l’aujourd’hui. Mais la désobéissance est-elle vraiment un chemin ? Peut-on percevoir en cela quelque chose de la configuration au Christ, qui est la condition nécessaire d’un vrai renouveau, ou non pas plutôt seulement l’élan désespéré pour faire quelque chose, pour transformer l’Église selon nos idées et nos désirs ? »
Mais il fait observer en même temps que le Christ a lui-même « corrigé les traditions humaines qui menaçaient d’étouffer la parole et la volonté de Dieu » et ceci « pour réveiller de nouveau l’obéissance à la vraie volonté de Dieu, à sa parole toujours valable ».
Obéissance à la bonté de Dieu ou arbitraire : c’est l’alternative que discerne le pape : « La vraie obéissance lui tenait justement à cœur, contre l’arbitraire de l’homme. Et n’oublions pas qu’il était le Fils, avec l’autorité et la responsabilité singulières de révéler l’authentique volonté de Dieu, pour ouvrir ainsi la route de la parole de Dieu vers le monde des gentils ».
Come il l’a fait ensuite lors de la messe in Cena Domini, Benoît XVI souligne l’obéissance du Fils, sa confiance dans le Père céleste : « Et enfin, il a concrétisé son envoi par son obéissance et son humilité jusqu’à la Croix, rendant ainsi sa mission crédible. Non pas ma volonté mais la tienne : c’est cette parole qui révèle le Fils, son humilité et en même temps sa divinité, et qui nous indique la route ».
Mais le pape va au-devant des objections : « Est-ce que par de telles considérations on en défend pas, en fait, l’immobilisme, le raidissement de la tradition ? »
Il répond par l’exemple des artisans de renouveau dans l’Eglise : « Non. Celui qui regarde l’histoire de l’époque postconciliaire, peut reconnaître la dynamique du vrai renouveau, qui a souvent pris des formes inattendues dans des mouvements pleins de vie et qui rendent presque tangibles la vivacité inépuisable de la sainte Église, la présence et l’action efficace du Saint Esprit ».
« Et si nous regardons les personnes, dont a jailli et jaillit la fraîcheur de ces fleuves de vie, nous voyons aussi que pour une nouvelle fécondité on a besoin d’être comblés de la joie de la foi, de la radicalité de l’obéissance, de la dynamique de l’espérance et de la force de l’amour », fait observer le pape.