ROME, lundi 27 février 2012 (ZENIT.org) – Six mois après l’événement, journalistes et experts  commentent encore  la Journée mondiale des jeunes de Madrid, considérée comme un des plus grands évènements médiatiques de l’année écoulée.

« L’Eglise fait-elle encore la Une ? L’expérience de la Journée mondiale de la jeunesse à Madrid » était en effet le thème d’une table ronde organisée, mardi 21 février, par Madame l'Ambassadeur d’Espagne près le Saint-Siège, Maria Jesus F. Lopez-Palop, pour analyser le succès médiatique de ces journées et faire en sorte qu’il contribue à améliorer les rapports entre l’opinion publique et l’Eglise.

La table ronde, présidée par Mgr Claudio Maria Celli, président du Conseil pontifical pour les communications sociales, réunissait, entre autres, les vaticanistes italiens Marco Ansaldo (La Repubblica) et Gian Guido Vecchi (Corriere della Sera) et les espagnols Juan Rubio (directeur di Vida Nueva), Enric Juliana (rédacteur en chef adjoint de La Vanguardia) et Antonio Gallo (coordinateur du social networking à la JMJ de Madrid).

Tous ont rapporté des anecdotes ou évoqué des épisodes liés aux faits et gestes du pape, aux paroles qu’il a prononcées, reconnaissant que l’élément clou à retenir de ces journées est : la foi enthousiaste d’une jeunesse qui, en se serrant autour du pape, a montré qu’il existe bien « une génération de l’espérance » qui est « souffle » de  « grande espérance » pour l’Eglise.   

C’est d’ailleurs en lisant le titre « la génération de l’espérance » à la Une d’un journal, a raconté un des participants, que le barman d’un café, durant ces JMJ, s’est dit  « j’ai tout compris ». Pour cet homme, triste de voir repartir tous ces jeunes,  et pas seulement parce qu’il faisait d’excellentes affaires, toute cette joie qui remplissait les rues était contagieuse, source de joie pour lui aussi. C’était pour lui une expérience « spéciale », « emblématique ».

Selon les participants, ce qui a attiré l’attention de la presse accréditée (un nombre record de 5.000 media du monde entier), est le fait que le soit venu à Madrid en apportant avec lui des propositions et non des accusations, non pour faire des reproches mais pour expliquer les choses et faire en sorte que les jeunes se sentent « fiers » d’être catholiques.

La JMJ 2011, ont par ailleurs relevé les participants à la table ronde, doit en partie son succès à sa présence sur les réseaux sociaux, où les jeunes se rencontrent, se laissent entraîner, tous comprenant (mdia inclus) que, dans le christianisme, tout part d’un appel auquel on répond: "Personne n’a été contraint à participer, personne n’a été payé pour y aller et, finalement, personne ne voulait rentrer chez soi".

D’après les statiques des organisateurs de la JMJ, ce sont près de 600 millions de tweets qui ont voyagé sur les autoroutes de l’information, et environ deux millions de vidéos qui ont été visionnées sur le net, sans compter les 6 millions de visites effectuées sur le site officiel de la JMJ  et autres supports informatiques créés spontanément.

Mais ce succès de la JMJ, les journalistes l’attribuent aussi à deux volontés communes : celle du pape, avec son équipe, et celle du gouvernement espagnol qui, après plusieurs années d’échanges conflictuels avec l’Eglise, était dans une phase de pacification et tenait à arriver aux urnes sous ses meilleurs jours.

Enfin, la table ronde organisée par l’ambassade espagnole a permis de revenir sur la « conjoncture » que vit actuellement le Saint-Siège du piint de vue de l'information.

Mgr Celli a reconnu, à propos de nombreux autres sujets concernant le Saint-Siège et la presse, que l’Eglise veut "dialoguer correctement avec la presse", que cela constitue en effet "une aide" pour elle ; qu’elle n’a "rien à cacher", car "sans la vérité l’Eglise ne pourrait pas exercer sa mission principale : la charité".

Pour leur part, les journalistes ont souligné que suivre le Saint-Siège est "un honneur" mais également "une tâche très difficile", car il faut la connaître et se laisser impliquer dans ses contenus et dynamiques. De même que celle-ci est parfois un partenaire très "fermé" et les choses ne sont pas toujours dites clairement, ce qui est fondamental pour "donner confiance".

Les participants à la table ronde ont exprimé l’espoir que la prochaine Journée mondiale de la jeunesse à Rio de Janeiro, en 2013, saura tirer profit du grand potentiel informatif de ce méga événement, faisant résonner, encore une fois,  haut et fort, en portugais, le cri de bienvenue: « Voici la jeunesse du pape! »

José Antonio Varela Vidal

Traduction d’Isabelle Cousturié