ROME, jeudi 16 février 2012 (ZENIT.org) – Anna Schäffer (1882-1925), laïque allemande, plus précisément, mystique bavaroise, est née un 18 février et le pape Benoît XVI annoncera, samedi, 18 février, justement, la date de sa prochaine canonisation. Elle avait été béatifiée par Jean-Paul II en 1999.
Cette laïque allemande du début du XXe siècle s’était offerte dès sa première communion à l’amour du Christ.
Elle rêvait de devenir missionnaire. Mais son père meurt en 1896, laissant sa famille dans la pauvreté. Elle doit par conséquent travailler pour constituer son trousseau. Et, dès l’âge de 14 ans, elle est employée de maison, ce qui représente des dangers pour sa vie morale, mais la prière du rosaire la protège.
Le tournant de sa vie, c’est l’accident de 1901. Elle a 18 ans. Voulant ajuster le tuyau d’une chaudière, elle tombe dans un baquet de lessive bouillante.
Brûlée jusqu’à mi-jambe, elle subit plus de trente opérations, mais passera le reste de sa vie – vingt ans – invalide, avec des pansements changés seulement une fois semaine. Elle doit renoncer à la vocation missionnaire telle qu’elle se l’était imaginée.
Mais il lui faut du temps. D’autant plus que son frère boit. Sa mère déménage avec elle dans une petite maison du village. La jeune malade commence à recevoir des visites.
Et elle en vient peu à peu à accepter de partager les souffrances du Crucifié : voilà sa vocation.
En 1901, elle reçoit la grâce de voir son ange gardien : il se présente à sa droite, d’une beauté indescriptible, et elle voit en lui son « plus fidèle ami ».
Elle se met à l’école de saint François comme Tertiaire. A l’instar de son maître spirituel, elle reçoit les stigmates de la Passion du Christ, le jour de la fête de celui-ci, le 4 octobre 1910, et demande la grâce qu’ils restent invisibles.
Quand la douleur est plus intense, elle confie : « Dans ces moments-là, je pense que mon Père du ciel doit m’aimer particulièrement ».
Et en 1914, elle reçoit la grâce des épousailles spirituelles avec le Christ.
Lorsque ses souffrances le lui permettent, elle coud. Son emblème préféré est le Sacré-Coeur dont elle dessine ou coud des flammes en forme d’épis de blé, qui manifestent sa dévotion eucharistique : « L’eucharistie, dira Jean-Paul II le jour de sa béatification, était la source de sa force ».
Elle s’est éteinte le 5 octobre 1925 à l’âge de 43 ans. Elle a laissé douze carnets auxquels elle a confié ses pensées et une importante correspondance.
« J’ai trois clefs du paradis, expliquait la jeune mystique: la plus grande est de fer brut et pèse lourd : c’est ma souffrance. La seconde est l’aiguille à coudre, et la troisième est le porte-plume ».
Anita Bourdin