ROME, mercredi 15 février 2012 (ZENIT.org) –« L’Europe doit avoir davantage confiance en sa chrétienté », a déclaré mardi 14 février, à Rome, la baronne Sayeeda Hussein Warsi, ministre sans portefeuille dans l’exécutif anglais, lors d’une conférence devant l’Académie pontificale ecclésiastique en présence du Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège.
Cette conférence était organisée à l’occasion du XXXe anniversaire des relations diplomatiques entre le Saint-Siège et le Royaume Uni. Mme Hussein Warsi, a représenté le premier ministre britannique David Cameron. L’archevêque de Westminster, Mgr Vincent Nichols, a participé à cette visite (cf. Zenit du 14 février 2012).
Dans cette conférence sur « Le rôle de la religion dans le débat politique et dans les affaires internationales », la baronne a souligné la qualité des relations diplomatiques qui unissent les deux Etats, et elle a évoqué la visite de Benoît XVI à Londres, en septembre 2010, comme « historique, importante et inoubliable ».
La ministre, musulmane, a ensuite souligné l’importance que l’Europe « préserve » son identité chrétienne, qu’elle « ait davantage confiance » en son credo religieux : « Trop de sang a été versé au nom de la religion, mais éliminer le rôle de la religion sur notre continent serait une erreur », a-t-elle affirmé.
« Les personnes ont besoin de sentir plus fortement leurs identités religieuses » pour être encouragées à vivre en « bonne harmonie sociale », a-t-elle ajouté.
« C’est à l’identité chrétienne de l’Angleterre que je dois le renforcement de ma foi musulmane », a-t-elle expliqué en citant son cas de fille d’immigrés pakistanais, d’abord confrontée au débat sur les disparités raciales des années 70-80 puis, après les attentats du 11 septembre 2001, à celui des « religions » et de leur acceptation réciproque.
Cette considération est selon elle le résultat du choix de confier l’éducation de son enfant à une école anglicane, où « un fort sens de la chrétienté n’a en rien menacé » son identité musulmane.
L’acceptation réciproque entre les différentes religions n’est donc pas un moyen pour « affaiblir notre foi mais pour la renforcer », a-t-elle insisté en renvoyant à la déclaration conciliaire Nostra Aetate sur les relations de l’Eglise avec les religions non chrétiennes.
Rejoignant le pape dans son appel à un retour des religions dans le débat public, la ministre britannique a affirmé : « Nos Etats ont beaucoup à enseigner et beaucoup à apprendre réciproquement et j’espère, ou plutôt j’ai confiance, que d’autres Etats s’uniront à nous dans cette voie ».
Enfin, Mme Warsi, a souligné le rôle déterminant de l’Eglise catholique dans des circonstances historiques délicates, de la chute du communisme, à la médiation pour la paix en Irlande du nord, jusqu’aux secours dans les catastrophes naturelles comme le tremblement de terre en Haïti ou les inondations au Pakistan.
Traduction d’Isabelle Cousturié