ROME, mardi 14 février 2012 (ZENIT.org) – A l’occasion de la fête des saints co-patrons de l’Europe, Cyrille et Méthode, le cardinal slovène Franc Rodé, a présidé une célébration eucharistique solennelle organisée par le Collège slovène de Rome, en la basilique Saint-Clément de Rome, où repose saint Cyrille. Son frère, Méthode, repose dans les environs de Velehrad, en République tchèque
Le pape Benoît XVI a évoqué, à différentes occasions, l’actualité de l’héritage des frères de Thessalonique, par exemple, le 14 février 2010, lors de l’angélus dominical : il a souligné un fondement de la « force spirituelle » et de « l’unité de l’Europe » dans l’œuvre des deux frères.
« Les valeurs qu’ils ont propagées sur notre continent, c’est-à-dire le signe de la Croix, l’Evangile du Christ, et la vie selon l’Evangile, restent un fondement solide de la force spirituelle des peuples et de l’unité de l’Europe », a affirmé le pape.
Il a également fait observer que « ce sont des valeurs importantes aussi » aujourd’hui. Il a invité à demander « aux saints apôtres des Slaves de continuer à nous conduire sur les voies de la foi ».
Benoît XVI ne manque jamais les occasions de rappeler le travail de civilisation et d’évangélisation des saints Cyrille et Méthode. Il leur a consacré une catéchèse entière lors de l’audience générale du 17 juin 2009.
« Les saints Cyrille et Méthode, nés au début du neuvième siècle, ont eu une mission exceptionnelle parmi les peuples slaves. Cyrille apprit des écrits de saint Grégoire de Nazianze la valeur de la langue dans la transmission de la Révélation. Voulant imiter Grégoire, il demanda au Christ de bien vouloir parler slave par son intermédiaire », avait notamment expliqué Benoît XVI.
Il rappelait aussi leur grand travail de traduction, grâce à l’invention de l’alphabet « cyrillique » : « Cyrille et Méthode ont traduit la liturgie en langue slave et ils ont travaillé à recueillir les dogmes chrétiens dans des livres écrits dans cette même langue. Alors apparut clairement l’exigence de nouveaux signes graphiques plus fidèles à la langue parlée. Ainsi naquit l’alphabet appelé «cyrillique» en l’honneur de son inspirateur. Ce fut un événement décisif pour le développement de la civilisation slave en général. Cyrille et Méthode étaient convaincus que les peuples ne pouvaient recevoir pleinement la Révélation tant qu’ils ne l’avaient pas entendue dans leur propre langue et lue dans les caractères de leur alphabet ».
Le pape y voit un « exemple classique de ce qu’on appelle aujourd’hui « inculturation » : « Chaque peuple doit introduire dans sa culture le message révélé et en exprimer la vérité salvifique avec le langage qui lui est propre ».
C’est le pape slave, Jean-Paul II, qui a proclamé Cyrille et Méthode co-patrons de l’Europe, avec saint Benoît, par la suite rejoints par trois femmes: Catherine de Sienne, Brigitte de Suède et Edith Stein.
Il leur a consacré une encyclique, « Slavorum apostoli », du 2 juin 1985, qu’il conclut par une forme de pèlerinage spirituel sur les tombes des deux « apôtres » et par une longue prière qui s’achève sur cette supplication qui n’a rien perdu de son actualité : « L’avenir! Alors qu’il peut humainement paraître lourd de menaces et d’incertitudes, nous le déposons avec confiance entre tes mains, Père céleste, en invoquant pour lui l’intercession de la Mère de ton Fils et la Mère de l’Eglise, et celle de tes saints Apôtres Pierre et Paul, et des saints Benoît, Cyrille et Méthode, d’Augustin et Boniface et de tous les autres évangélisateurs de l’Europe qui, forts dans la foi, dans l’espérance et dans la charité, annoncèrent à nos Pères ton salut et ta paix, et qui, dans les peines des semailles spirituelles, commencèrent la construction de la civilisation de l’amour, de l’ordre nouveau fondé sur ta sainte loi et sur le secours de ta grâce qui, à la fin des temps, vivifiera tout et tous dans la Jérusalem céleste ».