ROME, mercredi 8 février 2012 (ZENIT.org) – Le Vatican dément des affirmations « sans fondement » publiées ce 8 février dans un quotidien italien, déplorant le « manque de sérieux de l’enquête ». Le quotidien titre : « Recyclage, quatre prêtres mis en examen. Les silences du Vatican sur les contrôles », à propos de l’organisme financier de la Cité du Vatican, « L’Institut pour les œuvres de religion » (IOR).
La salle de presse du Saint-Siège réfute point par point les accusation dans un communiqué en italien publié ce 8 février au soir, et fait deux remarques préalables. Tout d’abord, « le titre évoque les silences du Vatican ». Réponse : « C’est, comme on le montre plus loin, tout à fait infondé : le Saint-Siège et les autorités du Vatican ont rigoureusement coopéré avec la magistrature et les autres autorités italiennes ».
Ensuite, « les accusations avancées dans l’article reprennent des critique désormais dépassées » : « Une recherche sur Internet, même rapide, sur les articles de l’auteur, démontre que son article d’aujourd’hui n’est en aucun cas un « scoop ». Il s’agit en effet d’accusations « recyclées » et que la journaliste a déjà publiées plusieurs fois par le passé. Les évoquer à nouveau ne les rend pas pour autant véridiques. On se demande si l’article ne constitue pas une forme de publicité pour une transmission télévisée du soir ».
Pour ce qui est du contenu de l’article, la note publiée ce mercredi soir, 8 février, fait tout d’abord remarquer qu’il n’est pas correct de parler de la mise en examen de « quatre prêtres » : les PP. Emilio Messina, Salvatore Palumbo, Orazio Bonaccorsi et Evaldo Biasini qui auraient « utilisé l’Institut pour les œuvres de religion (IOR) pour recycler de l’argent ». « L’accusation principale est, explique la même source, est que l’IOR aurait été impliqué dans une activité illégale et n’aurait pas secondé les autorités italiennes qui poursuivait ces personnes ».
« Ceci n’est pas correct », déclare le Vatican. Et d’expliquer les mesures prises contre le recyclage: « Avant tout, l’article ne rapporte pas qu’à partir des années 2006-2007 l’IOR s’est engagé avec détermination dans l’analyse des comptes et dans la vérification des clients pour s’assurer de l’existence éventuelle de transactions suspectes, et en référer. Cet engagement de l’IOR (que la presse semble étrangement ignorer), visant à identifier les transactions suspectes anticipe de quelques années sur l’adoption de la loi N° CXXVII contre le recyclage, du 30 décembre 2010, de la part de l’Etat de la Cité du Vatican ».
Deuxième point, le Vatican affirme sa coopération avec l’Italie: « Comme les autorités italiennes le savent, et comme il appert de la documentation accessible au personnel officiel du Saint-Siège et de la République italienne, l’IOR a coopéré régulièrement avec les autorités italiennes à tous les niveaux ».
Le Vatican tient à souligner que l’IOR « a fourni des informations, même en dehors des canaux formels, dans la période précédant la constitution de l’Autorité vaticane d’Information financière (AIF) ». Plus encore : « La coopération du directeur général de l’IOR, Paolo Cipriani, a été définie comme « rapide et complète » dans des documents des fonctionnaires italiens ». Il souligne que c’est justement la rapidité de réaction de M. Cipriani qui a permis « la mise en examen d’une des personnes citées ».
Troisième point, après avoir consulté l’AIF, le Vatican affirme trois choses. D’une part, « il n’est pas vrai que l’IOR n’a pas fourni d’informations à l’AIF sur les matières en question ». D’autre part, « il n’est pas vrai que l’AIF n’ait pas transmis ces informations à l’UIF (Unité d’Information financière italienne) ». Enfin, « pour ce qui est de l’une des personnes mentionnées dans l’article, Monseigneur Messina, les autorités italiennes n’ont jamais adressé de demande à l’AIF », il aurait donc été « impossible que l’AIF « réponde » à son homologue italienne ».
Le Vatican fait observer que tous les documents relatifs à cette collaboration sont disponibles: « Tous ces points relatifs aux communications entre l’AIF et son homologue italienne apparaissent dans les documents de l’AIF, avec des numéros de protocole précis ».
Il fait observer que l’un des prêtres mis en cause, le Rév. Bonaccorsi, a été déclaré « innocent » par une sentence du 6 juin 2011, avec « confirmation de la sentence en appel ».
Le communiqué déplore enfin qu’on en arrive à employer un terme diffamatoire : « L’effet, hélas diffamatoire, de l’article, vient de l’utilisation du terme « inculpé » pour désigner le président de l’IOR, le Prof. Ettore Gotti Tedeschi, et le directeur général, Paolo Cipriani. Ni l’un ni l’autre n’ont jamais été inculpés ».
Anita Bourdin