ROME, mercredi 1er février 2012 (ZENIT.org) – « Vivre avec le Christ ressuscité ! » : c’est l’exhortation du président du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation, Mgr Rino Fischella, lors du congrès intitulé : « Charité, justice et paix : un défi pour l’évangélisation », organisé à Rome du 26 au 28 janvier, par la communauté de l’Emmanuel.
« En période de crise, quelle espérance ? » : cétait le thème, samedi 28 janvier, de l’intervention de Mgr Fisichella, parti de l’annonce pascale : « Le Christ, mon espérance, est ressuscité ! Il vous précèdera en Galilée ».
« Cela fait 2000 ans que nous sillonnons les routes du monde en répétant, sans la changer, cette annonce, à la fois ancienne puisqu’elle remonte à nos origines, et jeune, parce qu’elle touche la foi d’aujourd’hui et résout l’originalité de la foi chrétienne », a-t-il expliqué.
« Le Christ est vraiment ressuscité », a-t-il poursuivi, en insistant sur le fait que ne pas y croire c’est penser « Jésus de Nazareth ne représente qu’un grand fait de l’histoire avec un fort message de sagesse et l’Eglise une grade société qui ne pourrait plus se qualifier comme ‘sacrement et instrument de l’intime union avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain’ ».
Ce spécialiste de la nouvelle évangélisation a ensuite ramené la question au temps présent : « On ne fait plus la distinction entre ce qui est réel et imaginaire, entre le bien et le mal, entre ce qui est fruit de la foi et ce qui n’est que le pur produit d’une idéologique ». Il a donc invité à se demander pourquoi « l’Occident montre de manière de plus en plus aiguë les signes d’une folie généralisée ? »
« On remarque chez beaucoup une situation pathologique d’angoisse », a-t-il fait observer : cela vient « du doute » et finit « dans le désespoir qui conduit à une forme de dépression qui fait tache d’huile surtout parmi les jeunes ».
Cette situation, a-t-il précisé est souvent vécue comme « une tragédie » qui empêche de voir une solution positive ».
Mgr Fisichella a passé en revue les causes profondes qui, depuis les deux guerres mondiales, ont influencé les mentalités, et qui ont conduit les sociétés à ne plus « trouver de formes de cohabitation mondiale qui sachent respecter les particularités de chacun », malgré tous les progrès obtenus au plan politique, économique et scientifique. Il a ensuite constaté que « l’homme n’est plus capable de se retrouver lui-même », qu’il est devenu un « homme confus, incertain, incapable de trouver une vraie voie d’issue pour sortir du tunnel de la crise ». De fait, a-t-il expliqué, « son désir d’espérance se heure à trop de formes qui la rejettent et la contredisent ».
« Le monde a besoin d’une vive espérance », s’est exclamé le représentant du Saint-Siège, en renvoyant à la constitution conciliaire Gaudium et spes : il a besoin de « l’espérance chrétienne », de cette « présence du Christ dans la vie de chaque croyant, mystère plein et total que Dieu a voulu révéler ».
Pour un chrétien, a-t-il fait observer, « l’espérance n’est pas un fruit de la conscience de l’homme, mais un acte plein, total et gratuit de l’amour de Dieu, contenu dans l’appel au salut, en participant à sa propre vie ».
Mais cette espérance ne doit pas surgir « au moment où l’on est en souffrance ou malheureux », comme si l’on s’agrippait à une solution extrême, mais en s’appuyant, sans lâcher prise, sur ses « deux grandes sœurs : la foi et la charité ».
L’espérance chrétienne, a conclu Mgr Fischella, est « la vraie forme pour une nouvelle évangélisation ». Elle est « l’action de la communauté croyante qui, de cette manière, devient un « signe » pour l’humanité entière et permet de comprendre pourquoi le chrétien doit-il espérer pour tous et pour le salut de tous ».
Salvatore Cernuzio
Traduction d’Isabelle Cousturié
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