ROME, mercredi 1er février 2012 (ZENIT.org) – « Nul projet, du plus modeste au plus prestigieux, qui remplisse de sens l’existence, ne saurait se réaliser sans s’être d’abord nourri d’un rêve », écrit le Grand recteur de la congrégation salésienne, dans son message aux mouvement des jeunes salésiens, à l’occasion, mardi 31 janvier, de la fête de saint Jean Bosco, 124 ans après sa mort .
Donnant la parole à Don Bosco, dont il est le 9ème successeur à la tête de la congrégation salésienne, le père Pascual Chávez, souligne l’importance du « rêve », entretenu et développé aux travers « d’expériences significatives » pour « faire des choix courageux au sein d’une société liquide, sans âme et pauvre en valeurs, retrouver la force d’avoir de larges visions qui arrachent l’homme de sa médiocrité et le fassent marcher vers des cieux nouveaux et une nouvelle terre ».
Dans sa lettre, le recteur invite les jeunes à vivre « avec fierté leur foi » en accueillant avec joie la parole de Dieu, et en adorant en silence Jésus Eucharistie, à faire ressortir ce « profond sens des responsabilités » qui les guideront dans « leurs choix de vie ».
En vue du prochain bicentenaire de la naissance de Don Bosco, en 2015, et auquel les jeunes sont en train de se préparer, le père Chavez leur demande de « réactiver avec lui » les fils d’une communication intense, comme ceux qui passent entre « des amis inséparables de longue date », les fils d’une communication qui est « partage et dialogue ».
Conscient de la complexité du sentier qui conduit au cœur des jeunes, « tant de fois meurtri par l’indifférence des adultes ou par l’échec d’amours trahis », le successeur de Don Bosco dit avoir l’impression d’un « grand mal être général », ce même mal-être qui avait conduit Don Bosco, à s’engager et faire en sorte que « les jeunes ne manquent pas d’air pour respirer, ne risquent pas de mourir d’asphyxie spirituelle ».
Si aujourd’hui aussi le contexte dans lequel ces jeunes vivent est marqué par une pauvreté de valeurs et une culture de bas profil, ajoute-t-il, alors il faut leur demander « un saut de qualité », ajoute le recteur, une « nouvelle énergie », « un geste prophétique » pour annoncer à leurs camarades, à leurs familles parfois « éteintes » ou en difficulté, un projet de vie courageux, issu de profondes convictions humaines et religieuses ».
Cela veut dire, explique-t-il, que les jeunes, avec l’aide du seigneur et des salésiens, doivent arriver à « trouver, au milieu de tant de conseils illusoires, ce rêve qui fera d’eux des personnes créatives, qui réveillera leur volonté endormie, secouera leurs énergies cachées, leur donnant la force d’affronter et de surmonter les difficultés inévitables de la croissance, en supportant fermement l’attente de la réalisation de leur rêve sans prétendre qu’elle n’arrive tout de suite ».
Cette proposition, ajoute le recteur, consiste à « se projeter vers quelque chose que l’on ne possède pas encore » et veut dire découvrir avec intelligence la présence d’un « Dieu qui nous accompagne » au fil des jours.
Après avoir invité les jeunes à lire attentivement le livre Mémoires de l’Oratoire de Saint François de Sales, et leur avoir rappelé que l’éducation se fonde sur l’amour, reflet gratuit de la miséricorde de Jésus, le père Chavez invite les jeunes eux-mêmes à bien comprendre que l’amour de Don Bosco pour eux est « une mission qu’ils sont eux aussi appelés à partager, en devenant les « apôtres des jeunes ».
« On peut avoir envie d’une chose ou d’un idéal, mais si on ne trouve pas la juste modalité, notre capacité de persévérer vacille, car ce qui ne convainc pas ne peut devenir le but stable d’une vie », écrit encore le recteur des salésiens dans sa lettre aux jeunes.
« Comme au temps d’Isaac, nous devons creuser de nouveaux puits, donner vie à une nouvelle culture, à ce nouvelles façons de vivre ensemble ».
« Je compte sur vous, appelle le père Chavez, pour « vous redresser », pour « retrouver confiance en la vie », pour avoir « des intuitions » et « vous programmer un avenir de solidarité et de paix ».
« Ne vous repliez pas sur vous-mêmes (…) mais interprétez votre condition humaine comme « une aventure divine », en vous impliquant et vous intégrant à tous les enfants de Dieu éparpillés dans le monde, dans la splendide histoire du salut ».
Avant de conclure sa lettre, le Grand recteur des salésiens demande encore une fois aux jeunes de « descendre sur les trottoirs du quotidien, de parcourir les chemins de la vie ordinaire », et de « crier » leur « volonté de changement » à tant de leurs amis qui passent leur existence à rechercher vainement le bonheur.
Pour, explique-t-il, « promouvoir une culture de la solidarité », « cultiver des attitudes de service désintéressé » face aux « 1000 formes d’égoïsme persistant dont la société est affectée ».
Eugenio Fizzotti
Traduction d’Isabelle Cousturié
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