ROME, Vendredi 23 septembre 2011 (ZENIT.org) – Benoît XVI a regretté que certains ne s’arrêtent que sur l’aspect extérieur de l’Eglise et ne restent fixés que sur les « choses négatives ». Avec force, il a invité les fidèles à découvrir « le mystère grand et profond de l’Eglise » et à « demeurer dans le Christ » qui offre à tous « un refuge, un lieu de lumière, d’espérance et de confiance, de paix et de sécurité ». Mais demeurer dans le Christ, signifie aussi demeurer dans l’Église, a insisté le pape.
Benoît XVI a conclu sa première journée en Allemagne par la célébration de la messe à l’Olympiastadion de Berlin où Jean-Paul II, lors de sa visite dans le pays en juin 1996, avait lui-même béatifié deux opposants au nazisme : les prêtres catholiques Bernhard Lichtenberg (1875-1943) et Karl Leisner (1915-1945). C’est ici aussi dans ce stade que le premier Katholikentag fut célébré en 1990, après la chute du Mur de Berlin.
A son arrivée, accueilli par l’archevêque de Berlin Mgr Rainer Maria Woelki, Benoît XVI a accompli un « tour de stade » dans sa papamobile avant de célébrer la première messe de son 3evoyage apostolique en Allemagne (22-25 septembre).
Dans son homélie, le pape a médité sur cette parole de l’Evangile selon saint Jean : « Je suis la vigne ; vous, les sarments » (Jn 15, 5). Ce qui signifie, a-t-il ajouté : « De même que les sarments sont liés à la vigne, ainsi vous m’appartenez ! Mais, en m’appartenant, vous appartenez aussi les uns aux autres ».
« Certains regardent l’Église en s’arrêtant sur son aspect extérieur », a déploré le pape. « L’Église apparaît alors seulement comme l’une des nombreuses organisations qui se trouvent dans une société démocratique, selon les normes et les lois de laquelle le concept ‘Église’ qui est difficilement compréhensible en lui-même, doit ensuite être jugé et traité ».
« Si on ajoute encore à cela l’expérience douloureuse que dans l’Église, il y a des bons et des mauvais poissons, le bon grain et l’ivraie, et si le regard reste fixé sur les choses négatives, alors ne s’entrouvre plus le mystère grand et profond de l’Église », a-t-il ajouté.
Par conséquent, les fidèles ne ressentent plus « aucune joie pour le fait d’appartenir à cette vigne qui est l’’Église’ ». « Insatisfaction et mécontentement se diffusent, si on ne voit pas se réaliser les propres idées superficielles et erronées sur l’’Église’ et les propres ‘rêves d’Église’ » !
Devant près de 80 000 personnes réunies dans l’Olympiastadion de Berlin,le pape est revenu sur l’image de la vigne, « signe d’espérance et de confiance ».
« Il est important que nous ‘demeurions’ dans la vigne, dans le Christ », a insisté Benoît XVI. « A notre époque d’activisme et d’arbitraire où aussi tant de personnes perdent orientation et appui ; où la fidélité de l’amour dans le mariage et l’amitié est devenue si fragile et de brève durée ; où nous voulons crier, dans notre besoin, comme les disciples d’Emmaüs : « Seigneur, reste avec nous, car le soir tombe (cf. Lc 24, 29) oui, il fait sombre autour de nous ! » ; ici le Seigneur ressuscité nous offre un refuge, un lieu de lumière, d’espérance et de confiance, de paix et de sécurité ».
« Là où la sécheresse et la mort menacent les sarments, là, il y a avenir, vie et joie dans le Christ », a-t-il observé.
Mais « demeurer dans le Christ signifie, comme nous l’avons déjà vu, demeurer aussi dans l’Église », a rappelé le pape. « Dans cette communauté Il nous soutient et, en même temps, tous les membres se soutiennent mutuellement. Ils résistent ensemble aux tempêtes et se protègent les uns les autres. Nous ne croyons pas seuls, mais nous croyons avec toute l’Église ».
« Je souhaite à vous tous de découvrir toujours plus profondément la joie d’être unis au Christ dans l’Église – a conclu Benoît XVI – de pouvoir trouver dans vos besoins réconfort et rédemption et de devenir toujours davantage le vin délicieux de la joie et de l’amour du Christ pour ce monde ».
Marine Soreau