ROME, Jeudi 1er septembre 2011 (ZENIT.org)– L’Osservatore Romano du 2 septembre évoque, sous la plume d'Eugenio Fizzotti, la fête de la Vierge de Polsi, et la « dévotion intense des fidèles ».
La Vierge de Polsi, honorée comme Vierge de la Montagne – elle se trouve à 856 m d’altitude - ou comme la Mère du Divin Pasteur, est en effet très vénérée dans « l’Aspromonte » et en Italie du Sud. Son sanctuaire se trouve à 56 km de Reggio Calabria et à 15 km de San Luca, et seuls les habitants de cette ville ont le droit de porter la statue de la vierge – une Vierge à l’Enfant - en procession lors de sa fête, le 2 septembre.
On raconte que la Sibylle vaincue, et qui avait là son antre, aurait dû céder la place à la Vierge Marie. On raconte aussi qu’un bœuf égaré y aurait été retrouvé à genou devant une croix. Enfin, l’origine du sanctuaire remonterait à une apparition de la Vierge Marie à un conte, ou à un berger.
Ce sont des moines basiliens qui vivaient en ce lieu qui vénéraient la Vierge Marie sous le titre de Mère du Divin Pasteur. Leur monastère disparut vers 1450, mais le sanctuaire a été restauré entre 1730 et 1748 par l’évêque de Gerace. Il est aujourd’hui géré par le diocèse.
L’Osservatore Romano rappelle qu’un Salésien italien, don Natale Spina, y effectua une recherche parmi les pèlerins afin de recueillir leurs témoignages sur les grâces reçues et réveiller la pastorale locale.
Son enquête a porté notamment sur le profil de 202 pèlerins (90 hommes, 112 femmes), les formes de la dévotion mariale dans les familles et sa motivation, les autres formes de religiosité des pèlerins (messe dominicale, prière personnelle, etc), mais aussi leur recours aux mages, aux cartomanciens, aux guérisseurs.
Presque 62 % d’entre eux avaient un diplôme entre le bac et bac + 4. Un tiers exerçaient une profession libérale ou étaient des employés, les mères de famille sans emploi étaient environ 28 %. La plupart ont déclaré avoir une dévotion « très » intense (36 %) ou « assez forte » (33 %).
Cette dévotion est motivée par la nécessité de rendre grâce (22 %), de demander la protection de la Vierge (environ 18 %), de demander une grâce (quasi 12 %), ou la protection contre des catastrophes naturelles (quasi 9 %). Elle a son origine dans les traditions familiales (parents ou grands-parents).
L’auteur conclut que la famille de Calabre est encore solide et qu’il faut la fortifier par des formations, des catéchèses, ainsi que des politiques culturelles et sociales.
Plus de 66 % des personnes interrogées disent participer à la fête pour des raisons religieuses et 9 % pour des raisons d’attachement au folklore. Parmi elles, 53 % des hommes et 70 % des femmes disent participer habituellement à la messe dominicale.
Pour ce qui est du recours aux mages, etc, 87,5 % des femmes et 74, 4 % des hommes affirment ne jamais y avoir eu recours.
Les pèlerins manifestent spécialement leur satisfaction pour la disponibilité des confesseurs, pour les espaces de prière personnelle et communautaire, pour les célébrations eucharistiques soignées, les occasions de formation et de catéchèse.
L’auteur affirme la qualité de l’expérience religieuse des pèlerins de Polsi (alors que l’accès au sanctuaire n’est pas facilité par l’état de la route).
Il souligne l’importance de proposer une pastorale liturgique et sacramentelle qui favorise la croissance de leur vie intérieure, une participation encore plus authentique, spécialement par la formation d’animateurs.
Une enquête qui combat en somme une idée reçue qui a fait de Polsi un repaire de la N’dranghetta, la mafia calabraise.
Anita S. Bourdin