ROME, Mercredi 18 mai 2011 (ZENIT.org) – Les chrétiens de Chine ont « droit » à notre prière, ils en ont « besoin », affirme Benoît XVI, qui demande leur intercession à tous les catholiques : « Prions intensément, tous ensemble, pour cette Eglise », pour son unité, pour sa liberté.
Au terme de sa catéchèse en différentes langues, lors de l’audience de ce mercredi, place Saint-Pierre, en présence de quelque 15.000 visiteurs, le pape a longuement évoqué la journée mondiale de prière pour les chrétiens de Chine.
Le pape a rappelé que la fête de Notre Dame de Sheshan est le jour fixé pour l’intercession de toute l’Eglise pour les chrétiens de Chine, chaque année le 24 mai, en union avec le sanctuaire marial.
Dans sa Lettre aux catholiques de République populaire de Chine du 27 mai 2007, Benoît XVI avait en effet dit son vœu de voir la fête de Marie, Auxiliatrice des chrétiens, devenir une journée de prière pour l’Église en Chine.
Benoît XVI a situé son appel dans la tonalité liturgique de la résurrection Christ : « Au cours du temps pascal, la liturgie chante le Christ ressuscité d’entre les morts, vainqueur de la mort et du péché, vivant et présent dans la vie de l’Eglise, et dans les événements du monde. La Bonne Nouvelle de l’Amour de Dieu manifesté dans le Christ, Agneau immolé, Bon Pasteur qui donne sa vie pour les siens, s’étend sans cesse jusqu’aux extrémités de la terre, et, en même temps, rencontre refus et obstacles, dans toutes les régions du monde. Comme alors, aujourd’hui encore, de la Croix à la Résurrection ».
Puis, le pape a évoqué la journée mondiale d’intercession en disant : « Mardi, 24 mai, est le jour dédié à la mémoire liturgique de la bienheureuse Vierge Marie, Auxiliatricedes Chrétiens, vénérée avec une grande dévotion au sanctuaire de Sheshan, à Shanghaï : toute l’Eglise s’unit en prière avec l’Eglise qui est en Chine ».
Benoît XVI a évoqué la persécution des chrétiens de Chine : « Là, comme ailleurs, le Christ vit sa Passion. Alors qu’augmente le nombre de ceux qui l’accueillent comme leur Seigneur, par d’autres, le Christ est refusé, ignoré, ou persécuté : « Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? (Actes 9, 4). »
Ce soutien dans la prière est un devoir pour chacun, souligne le pape : « L’Eglise en Chine, surtout en ce moment, a besoin, écrit le pape, de la prière de l’Eglise universelle. J’invite en premier lieu tous les catholiques de Chine à continuer à intensifier leur prière, surtout à Marie, Vierge forte. Mais aussi pour tous les catholiques du monde, prier pour l’Eglise qui est en Chine, doit être un devoir : ces fidèles ont le droit à notre prière, ont besoin de notre prière ».
A ce propos, Benoît XVI évoque la prière de l’Eglise primitive pour l’apôtre Pierre : « Nous savons de Actes des Apôtres que, quand Pierre était en prison, tous ont prié avec force et ils ont obtenu qu’un ange le libère. Nous aussi faisons la même chose : prions intensément, tous ensemble, pour cette Eglise, confiant que, par la prière, nous pouvons faire quelque chose de très réel pour elle ».
Mais c’est aussi l’unité et la liberté de l’Eglise qui sont en jeu (cf. Zenit du 17 mai 2011) : « Les catholiques chinois, comme ils l’ont dit de nombreuses fois, veulent l’unité avec l’Eglise universelle, avec le Pasteur suprême, avec le Successeur de Pierre. Par la prière, puissent-ils obtenir pour l’Eglise en Chine de demerer une, sainte, catholique, fidèle et ferme dans la doctrine et dans la discipline ecclésiale. Elle mérite toute notre affection ».
« Nous savons, a ajouté le pape, que parmi nos frères évêques, certains souffrent et sont soumis à des pressions dans l’exercice de leur ministère épiscopal. A eux, aux prêtres et à tous les catholiques qui rencontrent des difficultés pour professer librement leur foi, nous exprimons notre proximité ».
Aux catholiques du monde, le pape a aussi fait observer : « Par notre prière, nous pouvons les aider à trouver le chemin pour maintenir leur foi vivante, forte leur espérance, ardente leur charité envers tous et intègre l’ecclésiologie que nous avons héritée du Seigneur et des Apôtres et qui a été transmise avec fidélité jusqu’à aujourd’hui ».
« Par la prière, a expliqué Benoît XVI, nous pouvons obtenir que leur désir d’être dans l’Eglise une et universelle, dépasse la tentation d’un chemin indépendant de Pierre. La prière peut obtenir pour nous et pour eux, la joie et la force d’annoncer et de témoigner, en toute franchise et sans obstacle, de Jésus Christ crucifié et ressuscité, l’Homme nouveau, vainqueur du péché et de a mort ».
Le pape a confié les chrétiens de Chine à l’intercession de la Vierge Marie en disant : « Avec vous tous, je demande à Marie d’intercéder afin que chacun d’eux se conforme toujours plus étroitement au Christ et se donne à ses frères avec une générosité toujours nouvelle. A Marie, je demande d’éclairer ceux qui sont dans le doute, de ramener les égarés, de consoler les affligés, de fortifier ceux qui sont empêtrés sont par les flatteries de l’opportunisme. Vierge Marie, Auxiliatrice des chrétiens, Notre Dame de Sheshan, prie pour nous ! »
L’Eglise en Chine est aussi l’intention de prière missionnaire de Benoît XVI pour tout ce mois de mai 2011: « Pour que le Seigneur donne à l’Église en Chine de persévérer dans la fidélité à l’Évangile et de grandir dans l’unité ».
L’apostolat de la prière propose aussi tout un dossier sur les chrétiens en Chine : les chrétiens y seraient près de 60 millions dont environ 12 millions de catholiques : « L’intention de ce mois nous réveille ! »
Prière de Benoît XVI à Notre Dame de Sheshan
(Lettre aux catholiques de Chine, 2007):
Vierge Très Sainte, Mère du Verbe incarné et notre Mère,
vénérée dans le sanctuaire de Sheshan sous le vocable d’« Auxiliatrice des chrétiens »,
toi vers qui toute l’Église qui est en Chine regarde avec une profonde affection,
nous venons aujourd’hui devant toi pour implorer ta protection.
Tourne ton regard vers le peuple de Dieu et guide-le avec une sollicitude maternelle
sur les chemins de la vérité et de l’amour, afin qu’il soit en toute circonstance
un ferment de cohabitation harmonieuse entre tous les citoyens.
Par ton « oui » docile prononcé à Nazareth, tu as permis
au Fils éternel de Dieu de prendre chair dans ton sein virginal
et d’engager ainsi dans l’histoire l’œuvre de la Rédemption,
à laquelle tu as coopéré par la suite avec un dévouement empressé,
acceptant que l’épée de douleur transperce ton âme,
jusqu’à l’heure suprême de la Croix, quand, sur le Calvaire, tu restas
debout auprès de ton Fils, qui mourait pour que l’homme vive.
Depuis lors, tu es devenue, de manière nouvelle, Mère
de tous ceux qui accueillent dans la foi ton Fils Jésus
et qui acceptent de le suivre en prenant sa Croix sur leurs épaules.
Mère de l’espérance, qui, dans l’obscurité du Samedi Saint,
avec une confiance inébranlable, es allée au devant du matin de Pâques,
donne à tes enfants la capacité de discerner en toute situation,
même la plus sombre, les signes de la présence aimante de Dieu.
Notre-Dame de Sheshan, soutiens l’engagement de tous ceux qui, en Chine,
au milieu des difficultés quotidiennes, continuent à croire, à espérer
, à aimer,
afin qu’ils ne craignent jamais de parler de Jésus au monde et du monde à Jésus.
Dans la statue qui domine le sanctuaire, tu élèves ton Fils,
le présentant au monde avec les bras grands ouverts en un geste d’amour.
Aide les catholiques à être toujours des témoins crédibles de cet amour,
en les maintenant unis au roc qui est Pierre, sur lequel est construite l’Église.
Mère de la Chine et de l’Asie, prie pour nous maintenant et toujours. Amen !