Le Saint-Suaire, objet de foi ou d’étude scientifique ?

Deux conférences à l’Université pontificale Regina Apostolorum de Rome

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ROME, Mercredi 18 mai 2011 (ZENIT.org) – Le Saint-Suaire qui, pour les croyants, est le drap dans lequel le corps de Jésus crucifié était enveloppé, a fait l’objet de deux conférences organisées lundi à l’Institut de Science et Foi de l’Université pontificale Regina Apostolorum de Rome, dans le cadre d’un diplôme de spécialisation en études sindoniques.

Bruno Barberis, professeur de physique et de mathématique à l’Université de Turin et directeur du Centre international de sindonologie, a affirmé que la « la lecture, l’étude et la méditation sur l’image visible du saint-Suaire de Turin conduisent substantiellement à deux niveaux de réflexion » : un niveau hautement scientifique et un niveau spirituel, théologique, pastoral.

Ces 40 dernières années, a-t-il relevé, le Saint-Suaire a été au « cœur d’un large et vif débat scientifique ». D’un côté, les scientifiques « ont cherché à comprendre à fond ses caractéristiques et son origine, lançant des études dans les secteurs les plus disparates de la science : physique, chimie, biologie, informatique, médecine légale, statistique, etc. ».

De l’autre côté, « la tradition a toujours identifié le Saint-Suaire au drap funéraire de Jésus de Nazareth, et plus récemment, cette identification s’est servie d’études exégétiques modernes, obtenant des résultats importants », qui touchent le domaine de la foi chrétienne, ouvrant un débat sur le rapport entre le Saint-Suaire et la foi.

« Ces deux manières de comprendre le Saint-Suaire se sont naturellement souvent rencontrées et affrontées, divisant parfois aussi bien les experts de la question que les gens ordinaires », a ajouté le professeur Barberis qui s’est alors interrogé : « Le Saint-Suaire objet de foi et de vénération ou objet d’intérêt scientifique et d’études ? ».

Selon l’expert, ces deux approches ne sont pas réellement « antithétiques », les réflexions de nombreux chercheurs ayant démontré qu’« elles peuvent très bien coexister, à condition que les divers domaines de compétence soient respectés et que l’on ne veuille pas à tout prix les mélanger, forçant ainsi les conclusions sans respecter les particularités ».

Selon le professeur Barberis, « le seul comportement sérieux et honnête est celui du chercheur qui, souhaitant exclusivement la vérité, va humblement à sa recherche, sans prétendre vouloir démontrer de thèse préconçue, refusant même tout ce qui ne peut être sérieusement et scientifiquement démontré ».

Pour sa part, le scientifique Paolo Di Lazzaro, docteur en physique et chercheur au Centre de recherches ENEA de Frascati (Rome), a souligné que l’image du linceul de Turin « n’a pas encore été expliquée en termes scientifiques ».

Il a rappelé que la « méthode scientifique se base sur la reproduction du phénomène, et que ce n’est qu’à partir de là qu’il est possible de connaître la nature et l’origine du phénomène ». A ce jour, a-t-il relevé, « personne n’a été en mesure de reproduite l’image du Saint-Suaire dans toutes ses caractéristiques chimiques et physiques, malgré tous les efforts en ce sens et diverses tentatives de copies annoncées périodiquement ».

Après des années d’enquêtes, d’expérimentations, d’erreurs d’évaluation, et sur la base des résultats obtenus, il est impossible, selon l’expert de « tirer des conclusions sûres et définitives sur l’origine de l’image du Saint-Suaire ».  

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ZENIT Staff

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