ROME, Lundi 16 mai 2011 (ZENIT.org) – Il a refusé de se prononcer en faveur d’Hitler durant son emprisonnement au camp de concentration de Dachau, où il a été assassiné en août 1942. Le père Georg Häfner a été béatifié dimanche à Würzburg (Allemagne), lors d’une cérémonie présidée, au nom du pape, par le cardinal Angelo Amato SDB, préfet de la Congrégation pour les causes des saints.
« Nous ne voulons ni condamner un être humain, ni en vouloir à quiconque, mais nous voulons être bons envers tous », a dit le prêtre avant d’être tué.
Georg Häfner est né à Würzburg en 1900. A la fin de la première guerre mondiale, après avoir fait son service militaire comme auxiliaire pendant un an, il commença des études de théologie et entra dans l’association catholique étudiante « Unitas ».
Il adhéra ensuite aux tiers ordre du mont Carmel, répondant à une vocation qu’il cultivait depuis sa petite enfance, ayant grandi dans l’entourage des carmélites du monastère d’Himmelspforten, où il avait été enfant de chœur.
Ordonné prêtre le 13 avril 1924, « ses activités pastorales coïncidèrent avec la période de la dictature nationale socialiste », souligne dans un communiqué le postulateur de sa cause, l’avocat Andrea Ambrosi.
« En bon ecclésiastique sérieux et convaincu, ajoute le communiqué, il se consacra à ses obligations », mais, inévitablement, « son zèle pastoral le fit entrer en conflit avec les membres du parti national-socialiste, au point de devenir, malgré sa bonté et sa disponibilité envers tous, un ‘ennemi’ politique, un persécuté ».
En 1938 il reçut une visite de l’évêque de son diocèse qui se montra très satisfait de sa catéchèse et nota dans un rapport, entre autres aspects, la bonne formation religieuse qu’avaient les enfants de ce lieu.
« Ils sont quelques 700 fidèles à recevoir la sainte communion, et ceci est un motif de joie » disait le rapport.
Mais ces initiatives déplaisaient au régime nazi. Le 3 octobre 1941, le père Häfner est arrêté, puis conduit, le 31 du mois, au camp de concentration de Dachau, où il portera le numéro 28876.
Même dans les circonstances d’extrêmes souffrances, souligne Andrea Ambrosi, il n’accusa jamais ses bourreaux, affirmant que dans la vie on ne pouvait avoir d’ennemis. La seule chose qui comptait pour lui, était d’« être amour, révéler l’amour, donner de l’amour ».
Il montra aussi son abandon total à Dieu : « Nous pouvons dire à haute voix que nous nous trouvons vraiment devant un martyr de la réconciliation, devant un prêtre imprégné d’un amour profond pour la croix, un incroyable témoin de la foi », ajoute le postulateur.
Carmen Elena Villa