ROME, Jeudi 12 mai 2011 (ZENIT.org) - « Le lobbying des principaux intéressés pour la libéralisation de cette recherche a donc été efficace, l'industrie pharmaceutique va pouvoir disposer d'embryons humains », déplore la Fondation Jérôme Lejeune dans ce communiqué sur la réforme de la loi française de bioéthique.

A propos du « diagnostic prénatal », la fondation fait observer que « les députés n'ont pas rétabli la disposition du rapporteur Jean Léonetti votée en 1ère lecture permettant de contrer la principale mesure eugénique du texte initial du gouvernement, instaurant une forme d'eugénisme d'Etat. »

Et de dénoncer que « plus de 90 % de fœtus trisomiques détectés et éliminés en France ne suffisent donc pas, le massacre des innocents va se poursuivre et s'accroître. »

« Alors que le processus d'élaboration de cette nouvelle loi de bioéthique a débuté au Parlement depuis plusieurs mois, qu'il a été précédé d'Etats Généraux trompeurs, les valeurs structurant les décisions de nos responsables politiques ne font plus illusion : le gouvernement et la majorité actuels méprisent le principe le plus fondamental à défendre, celui du respect de la vie humaine, qu'ils marchandent aux vendeurs de tests et aux lobbies de l'industrie pharmaceutiques », explique aujourd'hui la Fondation.

« Le message est clair, déplore le communiqué, d'ici un an, les citoyens attentifs aux enjeux de bioéthique aujourd'hui n'oublieront pas. Ils auront du mal à confier leur destin à celui qui en tant que Président de la République laisse son gouvernement voter des lois déshumanisantes tout en commémorant l'abolition de l'esclavage en ces termes ».

La Fondation cite le discours du président de la République française pour la journée commémorative de l'abolition de l'esclavage, au Jardin du Luxembourg, le 10 mai 2011 :

« L'esclavage (...) fut une immense entreprise d'exploitation qui fit énormément souffrir et qui tua massivement. Elle ne fut possible que parce qu'il fut admis qu'une partie du genre humain n'avait pas autant de droits que les autres parce qu'elle n'avait pas les mêmes qualités que les autres. Où a conduit ce préjugé ? A donner un prix, une valeur marchande à ce qui ne doit pas en avoir. La vie humaine n'a pas de prix nous dit la conscience universelle. Elle a une valeur infinie. Dès lors que la vie devenait une marchandise, qu'elle se trouvait réduite à sa valeur de marché, qu'elle avait un prix, le sentiment de la fraternité humaine s'effaçait derrière la comptabilité. (...)

Il ne faut pas oublier. Pour rester éveillé, vigilant, attentif, la conscience en alerte. Car si nous ne sommes pas responsables des fautes de nos aïeux, nous ne pouvons pas nous exonérer de la responsabilité de celles que nous pourrions commettre en invoquant la terrible excuse des lâches :

« nous ne savions pas ! ». Car c'est à nous de savoir et c'est à nous d'agir. »