ROME, Mardi 3 mai 2011 (ZENIT.org) – Jean-Paul II est un témoin, un pasteur, un pape, un saint : le cardinal secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone a désigné le nouveau bienheureux par ces quatre termes lors de la messe d’action de grâce au lendemain de la béatification, lundi matin, place Saint-Pierre.
Entre 60.000 personnes, selon le Vatican, et 100.000 personnes, selon les media, ont participé à cette messe, concélébrée par 30 cardinaux, 150 évêques, et 800 prêtres. Elle a été précédée par une heure de méditation, notamment de l’œuvre poétique de Karol Wojtyla. Le reliquaire utilisé pendant la messe de béatification, orné de rameux d’olivier d’argent, a été porté en procession. Le cardinal Stanislas Dziwisz, très ému, et entouré de milliers de compatriotes, a pris la parole au début de la célébration.
Pour le cardinal Bertone, Jean-Paul II était un « homme qui vivait de Dieu », et il a été « un guide pour le passage » d’un millénaire à l’autre, grâce à la « boussole » de l’Evangile, refermé par le vent lors de funérailles du 8 avril 2005, comme un présage de la vie après la vie.
« C’était, a dit le cardinal Bertone, comme si le vent de l’Esprit avait voulu marquer la fin de l’aventure humaine et spirituelle de Karol Wojtyla, toute illuminée par l’Evangile du Christ. Dans ce livre, il découvrait le dessein de Dieu pour l’humanité, pour lui-même mais surtout, il apprenait le Christ, son visage, son amour, qui, pour Karol était toujours un appel à la responsabilité ».
Le nouveau bienheureux a été un « témoin crédible et transparent, qui vivait sa foi sans craintes ni complexes », a insisté le cardinal Bertone avant d’ajouter : « La sainteté, Jean-Paul II l’a vécue, surtout pendant les derniers mois de sa vie, dans les dernières semaines, dans la totale fidélité à la mission qui lui avait été attribuée, jusqu’à la mort. Même s’il ne s’agissait pas à proprement parler d’un martyre, nous avons tous constaté que tout ce qui pouvait impressionner humainement lui avait été enlevé : la force physique, l’expression corporelle, la mobilité et même la parole. Et à ce moment-là, plus que jamais, il s’en est remis au Christ. Il savait que sa faiblesse physique révélait encore plus clairement le Christ qui agit dans l’histoire. Et en offrant sa souffrance au Christ et à son Église, il a donné une grande leçon d’humanité et d’abandon à Dieu ».
Avec Jean-Paul II, a fait observer en substance le cardinal Bertone, l’Eglise a su « se renouveler », mettre en place « la nouvelle évangélisation », intensifier « les liens œcuméniques et interreligieux », retrouver le chemin du « dialogue avec les nouvelles générations ». Jean-Paul II a donné à l’Église catholique non seulement « une visibilité universelle », mais aussi une « autorité morale qu’elle n’avait jamais atteinte auparavant au niveau mondial ».
Le cardinal Dziwisz a rendu grâce pour cette béatification d’un « grand apôtre » de la Miséricorde divine, qui a rassemblé à Rome des fidèles d’une centaine de pays : la ville de Rome a confirmé lundi au Capitole le chiffre de 1, 5 million de pèlerins.
Sa béatification a été un « don trop grand » et il est « difficile d’exprimer ce que toute l’Eglise ressent », a fait observer l’ancien secrétaire du pape Wojtyla.
C’était en quelque sorte, a-t-il souligné, l’inauguration du « culte public » dans le diocèse de Rome, avec cette première messe du bienheureux Jean-Paul II, les lectures et les oraisons de la mémoire liturgique, fixée au 22 octobre, anniversaire de son intronisation en 1978.
Le cardinal polonais a remercié l’Italie, « seconde patrie » du pape Wojtyla, et il a remercié Benoît XVI pour avoir « toujours gardé vivante sa mémoire », en disant : « Nous sommes reconnaissants au Saint-Père pour la décision d’ouvrir le procès de béatification et de canonisation du Serviteur de Dieu, d’avoir confirmé l’héroïcité de ses vertus, et le miracle, et d’avoir choisi le Dimanche de la Miséricorde divine comme jour de sa béatification ».
« Nous sommes convaincus que ce choix renforcera la foi des disciples du Christ en Dieu riche en miséricorde. Le bienheureux Jean-Paul II est devenu, avec sainte Faustine le grand apôtre de cette vérité », a insisté le cardinal Dziwisz.
Anita S. Bourdin