Le défi de la nouvelle évangélisation : annoncer Dieu de manière crédible

Réflexion du cardinal Ouellet sur le motu proprio Ubicumque et semper

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ROME, Jeudi 24 février 2011 (ZENIT.org) – Alors que « le grand problème de l’Occident est l’oubli de Dieu », affirme le cardinal Marc Ouellet en citant Benoît XVI, « le défi fondamental de la nouvelle évangélisation » est celui « d’annoncer Dieu de manière crédible et appropriée ».

C’est ce qu’affirme le préfet de la Congrégation pour les évêques dans une réflexion publiée dans L’Osservatore Romano sur Ubicumque et semper, le motu proprio par lequel Benoît XVI a institué le Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation.

« Aujourd’hui, c’est devenu un lieu commun de parler de crise anthropologique. D’un côté, dans nos contextes sécularisés règne un climat relativiste de confusion éthique qui pèse sur l’éducation des jeunes générations », affirme le cardinal Ouellet. « De l’autre, beaucoup d’aspirations à l’amour et à la liberté vont malheureusement s’échouer dans les rochers de l’individualisme et de l’hédonisme. Nos sociétés engendrent une masse d’individus solitaires qui n’osent pas s’engager dans un projet de mariage pour fonder une famille ».

Le nouveau préfet de la Congrégation pour les évêques affirme que « cette insécurité du coeur s’enracine dans un mal-être plus profond que le pape a décrit, dans Ubicumque et semper, comme « le désert intérieur qui naît là où l’homme, voulant devenir l’unique créateur de sa propre nature et de son propre destin, se trouve privé de ce qui constitue le fondement de toutes les choses ».

Le Saint-Père répète ce message depuis le début de son pontificat : « Le grand problème de l’Occident est l’oubli de Dieu : c’est un oubli qui s’étend ». C’est pourquoi il rappelle que « le défi fondamental de la nouvelle évangélisation est celui d’annoncer Dieu de manière crédible et appropriée ».

Annoncer la nouveauté anthropologique du christianisme

« Ma conviction est que la nouvelle évangélisation doit annoncer la nouveauté anthropologique du christianisme qui émane du mystère trinitaire », poursuit le cardinal Ouellet. « La recherche du bonheur qui obsède le cœur de l’homme, ses exigences affectives et surtout, son aspiration à la liberté, restent en effet incompréhensibles en absence de l’horizon de Dieu qui est Amour et qui, par amour et à travers l’amour, a créé l’homme à son image et à sa ressemblance ».

Dans ce texte, le cardinal rappelle que « cette anthropologie trinitaire est restée pratiquement oubliée pendant des siècles », alors qu’elle occupait une « place centrale » chez les Pères de l’Eglise et avait « encore un rôle important chez saint Thomas d’Aquin, mais elle a été éclipsée à l’époque moderne par le déisme ». « Ce dernier a abouti à l’athéisme, laissant l’homme bouleversé, à la dérive dans le cosmos et en proie à une exaltation anormale de sa propre autonomie ».

Aujourd’hui, conclut le cardinal, « les sociétés occidentales sont en déclin, en manque d’un enracinement dans le riche humus de leur tradition chrétienne ». « Elles reprendront de la vigueur et redeviendront fécondes dans la mesure où des individus, interpellés par l’annonce de l’Evangile, voudront devenir des personnes en communion profonde avec Dieu dans le Christ. L’annonce d’une anthropologie trinitaire pourrait alors raviver l’espérance, exaltant le don de soi à Dieu et aux autres comme chemin de bonheur ».

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ZENIT Staff

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