Tunisie : Les chrétiens dans l’incertitude face aux changements

Ils prient pour plus de liberté et un renouveau du pays

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ROME, Lundi 31 janvier 2011 (ZENIT.org) – Les chrétiens de Tunisie demandent de prier pour une heureuse issue du changement de gouvernement dans le pays, et souhaitent paix et tranquillité dans cette situation extrêmement tendue, surtout dans la capitale.

D’après divers témoignages recueillis sur place par l’Association d’assistance Open Doors, les chrétiens craignent que les actions de protestations qui demandent plus de démocratie et de liberté se terminent de nouveau en violents affrontements.

Les chrétiens vivent par ailleurs dans l’incertitude de ce qui les attend après ce changement de gouvernement, sachant qu’en Tunisie, l’islam est religion d’Etat et que le virage vers une démocratie où tout le monde peut avoir voix au chapitre n’est pas assuré.

En ce moment, dans la liste établie par Open Doors, parmi les 50 pays où les chrétiens sont les plus persécutés, la Tunisie figure au 37ème rang. Avec les juifs, les chrétiens forment une petite minorité. La majorité des près de 22.800 fidèles sont des étrangers.

« Qu’est ce qui changera bientôt pour nous ? » s’est demandé un chrétien tunisien. « Sous la présidence de Ben Ali la situation n’était pas bonne, mais nous avions un certain degré de liberté pour pratiquer notre foi. Il nous faut prier pour avoir plus de liberté à l’avenir et pour pouvoir partager notre foi avec les musulmans sans que cela ait de graves conséquences ».

La Tunisie a signé les traités internationaux qui sauvegardent les droits humains et qui incluent le droit à changer de religion et également celui de diffuser les contenus de sa propre foi.

La majorité des 10,2 millions d’habitants du pays est musulmane. Même si la religion d’Etat est l’islam, la Tunisie a la réputation d’être tolérante vis-à-vis des chrétiens. La constitution défend la liberté de conscience et celle de pratiquer sa religion. La seule condition est que cela ne mette pas en danger l’ordre public.

Le changement de religion n’est pas condamné par la loi, mais est officiellement interdit. Partager l’Evangile avec un musulman est considéré comme une tentative de conversion ou de prosélytisme, interdit lui aussi.

L’Eglise catholique est reconnue et a ses propres bâtiments, dont la cathédrale de Tunis, alors que d’autres minorités, comme les chrétiens évangéliques, depuis l’indépendance du pays en 1956, n’ont pas le statut de groupe religieux reconnu. Dans les faits, cette situation les place dans une condition d’illégalité, qui les oblige à se réunir dans des lieux privés.

Les convertis de l’islam rencontrent de grandes difficultés dans leurs familles et souvent, ne trouvent pas de travail, ou perdent celui qu’ils avaient.

Depuis 2007, les chrétiens d’origine musulmane vivent sous une plus forte pression. Les chrétiens étrangers sont contrôlés avec plus d’attention et pensent que leurs téléphones sont sous surveillance. Les pasteurs de la communauté étrangère sont également surveillés et l’importation de livres chrétiens, notamment en arabe, se heurte à de nombreuses difficultés.

Michaela Koller

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ZENIT Staff

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