Jean-Paul II, une vie exemplaire : éditorial du directeur de l’OR

Giovanni Maria Vian évoque la future béatification de Jean-Paul II

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ROME, Vendredi 21 janvier 2011 (ZENIT.org) – Le directeur de L’Osservatore Romano, Giovanni Maria Vian, a consacré son éditorial de l’édition hebdomadaire en français (20 janvier 2011) à la béatification de Jean-Paul II, le 1er mai prochain. Intitulé « Une vie exemplaire », il évoque un « événement historique » sans précédent.

La béatification de Jean-Paul II, que son successeur présidera en l’anniversaire liturgique de sa mort, est un événement historique qui ne connaît en réalité pas de précédent. Il faut remonter au cœur du Moyen-Age pour retrouver des exemples analogues, mais dans des contextes qui ne sont pas comparables à la décision de Benoît XVI : au cours des dix derniers siècles, aucun Pape n’a élevé aux honneurs des autels son prédécesseur immédiat.

Pietro del Morrone (qui devint Célestin V) fut canonisé en 1313 – moins de vingt ans après sa mort – par son troisième successeur, et plus de deux siècles auparavant, la sainteté de Léon IX et de Grégoire VII, décédés en 1054 et en 1085, avait été immédiatement reconnue. Et ce n’est pas par hasard que cela advint au début du pontificat réformateur célébré quelques décennies plus tard dans l’oratoire du Latran de Saint Nicolas à travers la représentation de certains Pontifes contemporains, qualifiés chacun de sanctus.

Sur la sobriété hagiographique de l’Eglise romaine – qui vénère comme saints presque exclusivement les Papes de l’époque la plus antique – sont ensuite intervenues les modifications innovatrices de la modernité, avec les décisions prises au cours des trente dernières années du XIXE siècle, puis, en particulier, avec celles de Pie XII et de Jean-Paul II lui-même. C’est ainsi que fut reconnu le culte de certains Souverains Pontifes médiévaux et que furent élevés aux honneurs des autels Pie X, le dernier Pape saint, Innocent XI, Pie IX et Jean XXIII.

Au centre de toute cause de béatification et de canonisation figure exclusivement le caractère exemplaire de la vie de celui qui, à travers une expression biblique, est défini comme étant au service de Dieu. Pour assurer à l’histoire – comme le dit Paul VI lors de l’annonce de l’introduction des causes de ses deux prédécesseurs immédiats – « le patrimoine de leur héritage spirituel », au delà de « toute autre motivation, qui ne soit pas le culte de la véritable sainteté, c’est-à-dire la gloire de Dieu et l’édification de son Eglise ».

Et Karol Wojtyla a été un authentique serviteur de Dieu, un témoin passionné du Christ, de sa jeunesse jusqu’à son dernier soupir. De très nombreuses personnes, également non-catholiques, se sont rendues compte de cela au cours de sa vie exemplaire; c’est ce que révèle son testament spirituel, écrit à plusieurs reprises au cours des années du pontificat ; c’est pour cette raison que, dès le 28 avril 2005, moins d’un mois après sa mort, son successeur a dispensé des termes prescrits pour le début de l’instruction de la cause ; c’est pour cette raison qu’il a décidé de présider sa béatification : pour présenter au monde le modèle de la sainteté personnelle de Jean-Paul II.

(©L’Osservatore Romano – 20 janvier 2011)

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ZENIT Staff

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