Jean-Paul II sera béatifié le 1er mai 2011

Témoin de la miséricorde et ami des hommes

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ROME, Vendredi 14 janvier 2011 (ZENIT.org) – Jean-Paul II sera béatifié le 1er mai 2011 au Vatican par Benoît XVI, qui présidera exceptionellement la célébration. Ce géant qui rassemblera à nouveau les foules est un témoin de la miséricorde, un « ami » pour tout homme et un « intercesseur » souligne le P. Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège.

Le titre barre la Une de L’Ossevatore Romano du 15 janvier avec une photo – où domine le rouge – de la vénération de la dépouille de Jean-Paul II par les cardinaux en la basilique vaticane, sous le regard de la statue de l’apôtre Pierre, au lendemain de sa mort. A conduire la procesison, on reconnaît le doyen du collège cardinalice, le cardinal Joseph Ratzinger.

Guérison de Sr Marie-Simon-Pierre

Le pape a en effet approuvé ce matin le décret de la Congrégation pour les causes des saints reconnaissant la guérison inexpliquée scientifiquement de Sr Marie-Simon-Pierre Normand à Aix en Provence, en 2005, comme un « miracle » dû à l’intercession de Jean-Paul II (cf. Documents, Note de la congrégation romaine). Et son porte-parole a annoncé la date choisie par le pape.

Le témoignage de la religieuse a été publié par la revue de la cause de béatification « Totus Tuus ». Elle souffrait, comme Jean-Paul II, de la maladie de Parkinson, arrivée à un stade qui l’handicapait et la faisait souffrir au point qu’elle avait des difficultés à marcher, à dormir et ne pouvait plus conduire. Elle avait demandé à sa supérieure d’être déchargée de ses fonctions : « Jean-Paul II n’a pas dit son dernier mot », lui avait répondu sa supérieure. Elle est aujourd’hui parfaitement guérie.

Le directeur de la salle de presse du Saint-Siège a souligné ce matin que la date du 1er mai manifeste combien le pape Wojtyla est lié à la fête de la Miséricorde divine.

Le dimanche de la Miséricorde est « le jour qui est centré liturgiquement sur les thèmes de la miséricorde », parce que les lectures de la messe évoquent « l’apparition de Jésus au Cénacle, le Cœur ouvert, et l’institution du sacrement de la confession et de la pénitence ». Ce deuxième dimanche de Pâque est en effet « un dimanche où la liturgie parle beaucoup de la miséricorde de Dieu manifestée par le Ressuscité ».

Dieu riche en miséricorde

Il rappelle aussi que le pontificat de Jean-Paul II est profondément lié au thème de la miséricorde : « Jean-Paul II a proclamé ce dimanche – dimanche après Pâques – le Dimanche de la Miséricorde divine. Ce dimanche-là il a canonisé la grande apôtre de la Miséricorde divine, sœur Faustine Kowalska », qui a été la première sainte de l’an 2000, le 30 avril.

Le P. Lombardi a rappelé que le thème de la miséricorde est présent dans de nombreux discours et de nombreux textes du pape Jean-Paul II, en particulier dans son encyclique « Dives in misericordia » : « Dieu Riche en miséricorde » » en date de la fête de saint André, le 30 novembre 1980, troisième année de son pontificat.

Mais le P. Lombardi ajoute que c’est « toute la vie » de Jean-Paul II qui est imprégnée de cette spiritualité » et de cette « théologie » de la miséricorde.

Il cite aussi la fin du voyage en Pologne de 2002, marqué par la consécration à la Miséricorde divine du sanctuaire de Lagiewniki, un des lieux où Sr Faustine a vécu : « A cette occasion, il a confié le monde à la Miséricorde divine ».

C’est peut-être ce qu’a voulu représenter Sr Marie-Paul, bénédictine du Mont des Oliviers et peintre d’icône, qui a réalisé une icône de Jean-Paul II actuellement dans l’oratoire de Radio Espérance à Saint-Etienne et que l’on peut découvrir sur le site en ligne.

Les préparatifs ont commencé

Pour ce qui est des préparatifs concrets de la béatification, le P. Lombardi a annoncé le transfert de la tombe de Jean-Paul II des grottes vaticanes à la basilique, dans la nef de droite après la Pietà de Michel Ange (il n’y aura pas d’exhumation), sous l’autel de la chapelle de Saint-Sébastien. Elle sera ainsi plus accessible aux visiteurs. La tombe de Jean XXIII avait également été transférée pour sa béatification, des grottes à la basilique.

Quant au jour de la fête du futur bienheureux, elle est traditionnellement annoncée le jour de la béatification a fait observer le P. Lombardi. Mais le plus souvent la congrégation romaine pour le culte divin et la discipline des sacrements indique le jour de l’anniversaire de sa « naissance au ciel » : ce serait le 2 avril.

Parfois, pour des raisons pastorales, pour un prêtre ou un évêque, le jour de sa fête marque l’anniversaire de son ordination sacerdotale ou épiscopale ou d’autres dates significatives… Ainsi Jean XXIII est inscrit au martyrologe romain au 3 juin (« naissance au Ciel » en 1963) mais à Rome on le fête aussi le 11 octobre, en l’anniversaire de l’ouverture du concile Vatican II qu’il a convoqué.

Sa foi, son espérance, sa charité

En outre, le P. Lombardi souligne que le pape Jean-Paul II a apporté le Nom du Christ dans toutes les régions de la planète et que la béatification sera la reconnaissance du « caractère exceptionnel de son rapport à Dieu » et de son rôle « d’intercesseur » pour l’homme auprès de Dieu.

A Radio Vatican, le P. Lombardi a précisé que c’est bien « l’approbation par le pape du décret sur un miracle survenu par l’intercession » de Jean-Paul II, qui ouvre la voie à la béatification.

Il faudra la reconnaissance d’un autre miracle survenu à partir de maintenant pour sa canonisation.

« L’Eglise, a expliqué le P. Lombardi, reconnaît que Karol Wojtyla a donné un témoignage éminent et exemplaire de vie chrétienne, est un ami et un intercesseur qui aide le peuple en marche à s’adresser à Dieu et à le rencontrer. Si extraordinaires soient-elles, ce ne sont pas tant les œuvres de Jean-Paul II qui attirent aujourd’hui notre attention, mais leur source spirituelle, sa foi, son espérance, sa charité ».

Faire connaître la miséricorde

Le P. Lombardi rappelle sa prière, sa compassion, sa souffrance : « Les œuvres doivent justement être admirées en tant qu’elles sont l’expression de la profondeur, et de l’authenticité de son rapport à Dieu, de son amour pour le Christ et pour toutes les personnes humaines – à commencer par les pauvres et les faibles -, de son tendre rapport avec la Mère de Jésus. Nous nous le rappelons donc en prière, dans ce recueillement profond et prolongé, dans son désir de célébrer et d’annoncer Jésus rédempteur et sauveur de l’homme, de le faire connaître et aimer par les jeunes et le monde entier ; dans sa façon de s’entretenir avec affection avec les malades et les personnes souffrantes, dans ses visites aux peuples les plus nécessiteux de nourriture et de justice ; enfin, dans son expérience patiente et très vraie de sa souffrance personnelle, de sa maladie vécue dans la foi, devant Dieu et devant nous tous ».

« Sa vie et son pontificat, conclut le P. Lombardi, ont été traversés par sa passion de faire connaître au monde entier dans lequel il a vécu – le monde de notre histoire dramatique à la charnière des millénaires – la grandeur consolante et enthousiasmante de la miséricorde de Dieu : c’est de cela que le monde a besoin. C’est pourquoi, justement, nous aurons la joie de célébrer sa béatification solennelle le jour où lui-même a voulu que toute l’Eglise tourne son reg
ard et sa prière vers cette Miséricorde divine ».

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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