France : La pétition pour protéger l’embryon continue sa progression

ROME, Mardi 11 janvier 2011 (ZENIT.org) – La pétition lancée sur le site www.les2ailes.com continue sa progression. Elle a franchi le cap des 5.000 signatures et a été adressée par mail à chaque parlementaire le 11 janvier 2010. La pétition restera ouverte aux signatures jusqu’à la veille des débats sur le projet de loi de bioéthique. Le texte met en avant huit arguments n’ayant pas de caractère religieux. La recherche embryonnaire n’était, jusqu’ici, qu’une affaire de spécialiste. Cette pétition a été lancée par un ingénieur à la retraite, Stanislas de Larminat, qui montre ainsi que les Français ont quelque chose à dire sur le sujet. Il répond ci-dessous aux questions de Zenit.

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Zenit – Votre pétition a déjà obtenu 5.000 signatures en seulement trois semaines. Quelle leçon en tirez-vous ?

S. de Larminat – Le texte signé sur le site « les2ailes.com » prouve que les Français refusent que l’embryon, même sans projet parental, soit réduit à devenir un simple matériel de recherche : « l’embryon est un être humain », dit la pétition, « un être, parce que son développement prouve que ce n’est pas une chose, et humain, parce qu’on ne l’a jamais vu donner naissance à un animal ». Point besoin d’être scientifique pour affirmer cela de façon définitive. Sur les questions de mères porteuses ou de dons d’organes, chacun a son idée. Ce qui surprend avec cette pétition, c’est que, contre toute attente, les Français veulent s’exprimer sur un sujet qui ne leur parait pas aussi compliqué qu’on veut bien le leur dire.

Ne croyez-vous pas, malgré tout, que l’opinion a le souci de voir progresser la recherche médicale pour sauver des vies humaines, ou au moins, limiter les souffrances de tant de malades ?

Bien sûr que oui ! Les pétitionnaires comprennent «la nécessité, pour la France, de se doter de moyens efficaces pour la recherche médicale ». Mais ils ne sont pas dupes : un certain discours fait croire que le projet de loi est identique à la loi de 2005 sur ce sujet. C’est faux puisqu’on se perd dans des raisonnements sur l’outil qui sera utilisé pour la fin de l’embryon : l’utilité thérapeutique ou l’utilité médicale ? C’est une mascarade sémantique qui cache le vrai débat, celui de l’utilité même que les Français refusent de voir ériger en principe. Bien sûr qu’il faut avoir le souci de nos pratiques médicales, mais, entre le principe et la pratique, il y a la frontière qu’exprime bien le proverbe qui est encore populaire : « la fin ne justifie pas les moyens ». Petit à petit, l’opinion a conscience qu’une interdiction de la recherche médicale sur l’embryon relancerait d’autres pistes autrement plus efficaces. 

Vous mettez en cause le concept même de projet parental dont beaucoup d’embryons sont privés…

C’est typiquement une dialectique qui conduit à toutes les dérives, non seulement concernant l’embryon, mais aussi l’euthanasie. Curieusement, le parlement a décidé de remettre cette question à son ordre du jour le 20 janvier. Or, beaucoup de gens connaissent l’échelle de Maslow. Un embryon a des besoins physiologiques pour devenir bébé. Il a des besoins de sécurité dès la naissance. Il a besoin d’amour pour passer le cap de l’enfance, d’estime pour se construire adolescent. Il lui faut s’accomplir pour devenir un adulte. Quant à la personne âgée, elle dégringole le long de cette échelle quand elle est gravement malade. La demande d’euthanasie n’est qu’un appel au secours pendant cette chute. Mourir dans la dignité, c’est permettre à un malade de retrouver un peu d’amour, de sécurité et de fierté. C’est difficile à apporter, mais les parlementaires doivent réapprendre que la dignité d’un individu ne se mesure pas à la quantité de ses « avoirs » sociaux ou physiologiques, mais au seul fait d’être un « être » humain. L’embryon humain perdrait-il son droit à la dignité faute de projet parental ? La personne âgée le perdrait-elle sans un projet filial porté par ses enfants ? Si on n’accorde pas à l’embryon un droit à la dignité, on sera incapable d’apporter une réponse sensée sur l’euthanasie. Pourquoi, demain, ne pas retirer sa dignité à une personne isolée parce qu’elle n’aurait pas de projet fraternel porté par ses frères en humanité ? Doit-on retirer sa dignité à l’embryon parce qu’il n’a pas de futur, et à la personne âgée qui n’a plus que son passé ? Serions-nous dans une civilisation du présent sans recul ni vision ?

Votre pétition appelle donc les députés à la responsabilité ?

Dans quelques semaines, ce seront probablement 10.000 pétitionnaires qui auront signé sur «www.les2ailes.com » en étant sensibles à ce jeu de mot « Ne soyons pas coupables d’être irresponsables ».

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ZENIT Staff

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